Tribune libre de Sea Shepherd France

Une pêche "non sélective" et des "méthodes opaques" selon l'association

  • Publié le 16 mai 2016 à 12:00

L'association Sea Shepherd France a réagi à la suspension de l'arrêté préfectoral autorisant la pêche au coeur de la réserve marine. Bien qu'aucun requin n'ait été prélevé dans cette zone, l'association interroge sur le "fondement scientifique" de ce programme. Nous publions-ci dessous leur communiqué.

"Massacre des requins à la Réunion : les associations obtiennent la suspension de la pêche dans la réserve.

Dans le cadre du programme Cap Requins 2, l'État autorisait la pêche d'un nombre illimité de requins tigres et bouledogues dans l'une des zones les plus protégées de la Réserve naturelle marine de la Réunion, jusqu'au 31 décembre 2016. Saisi par les associations AS­ PAS, Longitude 181, One Voice et Sea Shepherd (1), le Tribunal administratif de Saint-Denis a suspendu cet arrêté et mis fin à cette pêche !
Le juge a considéré que les consultations nécessaires à l'adoption de cet arrêté n'avaient pas été correc­ tement réalisées, ce qui fragilise le fondement scientifique de ces pêches (cf ordonnance). En effet, le pré­fet n'avait soumis sa décision à aucun conseil scientifique digne de ce nom, de sorte qu'aucun protocole n'encadrait méthodiquement cette pêche.

Une décision anti-scientifique

À travers les médias,les scientifiques de la Réserve ont eu l'occasion d'exprimer leur opposition à cette pêche au milieu d'un espace naturel riche toujours en reconstruction et donc particulièrement fragile. De toute évidence,une telle pêche dans un espace protégé va à l'encontre des intérêts écologiques de la réserve qui a pour mission officielle la préserva­tion optimale de toutes les espèces, tant les inter­ relations sont fortes entre faune piscicole et coraux constructeurs. Le Comité des pêches est la structure chargée de mener le programme Cap Requins 2. Or ces spécialistes des techniques de pêche, qui ne sont pas des scientifiques, conçoivent le programme, le mettent en oeuvre, et le contrôlent. Les conclusions qu'ils tirent de leurs propres analyses ne présentent aucune impartialité ni crédibilité scientifique. C'est pourtant sur la base de ces conclusions que le pré­fet avait autorisé la capture de requins au cœur d'un espace  marin  protégé,  lui-même  précieux  pour l'économie et le tourisme.

Une pêche non sélective et des méthodes opaques

Rappelons que de nombreuses espèces de re­quins, espèces  clés  dans  l'écosystème  et  les chaînes alimentaires des  océans, sont  considé­rées comme menacées par l'UICN (2). Les captu­res sans plus d'étude quant à leur population, leurs mouvements et  leurs comportements engendre nécessairement des conséquences néfastes pour l'ensemble de l'équilibre de l'océan, et plus parti­culièrement pour l'espace côtier réunionnais déjà bien fragilisé.

Les méthodes de pêches utilisées sont des pa­langres verticales (drum line) où sont accrochés des appâts qui n'attirent pas uniquement les es­pèces ciblées. Deux tiers des prises réalisées dans le cadre du programme seraient des prises acces­soires. Difficile de savoir ce qu'il en est fait, étant donné qu'aucun observateur assermenté et indé­pendant n'est accepté sur les bateaux de pêche (les propres rapports du Conseil Technique du Comité des pêches avouent certaines difficultés à recueillir les informations). De nombreux animaux comme ce Grand Requin Blanc, es­pèce protégée,tué en octobre dernier,faute d'une véritable formation des acteurs du programme et de la présence de personnes compétentes indé­pendantes à bord.

Une pêche dangereuse, mais lucrative

Selon une logique totalement absurde, le préfet souhaite donc sécuriser les zones d'activités nau­ tiques en attirant des requins près de ces zones! Cette pêche présente le risque d'attirer des ani­ maux dans un espace qu'ils n'auraient autrement peut-être pas occupé.

Loin de décroître, ce système où argent public et patrimoine naturel sont sacrifiés sur l'autel de l'obs­curantisme vient d'être institutionnalisé au sein de l'AC RAR (3), une nouvelle association qui, sur la base des anciennes méthodes, permet aux princi­ paux maîtres d'œuvre de ce système absurde de se tailler une belle part du lion. Ceci explique sans doute cela...

Ce coup d'arrêt porté à la pêche dans la réserve ne doit cependant pas nous faire perdre perdre de vue que le combat contre le massacre des requins à la Réunions est loin d'être gagné. Il y aura sans doute d'autres arrêtés inacceptables, d'autres acharnements sur les requins tigres et bouledogues sur les cotes réunionnaises dans le cadre du Programme CAP REQUINS 2. Cependant, a chaque fois Sea Shepherd et le collectif d'associations mettra tout en œuvre pour faire stopper ces massacres."

(1) Soutenues par Tendua, Sauvegarde des requins, Vagues, Requin lntegration et Fondation Brigitte Bardot.

(2) Union internationale pour la conservation de la nature

(3) Association pour le Centre de ressources et d'appui sur le risque requin

guest
2 Commentaires
Mouton
Mouton
7 ans

C'est plutot cette ONG qui a une pêche au DON non sélective puisque beaucoup d'entre eux sont d'extrême droite en premier B B. Et c'est plutot cette ONG qui a un fonctionnement Opaque, un exemple comment est rémunéré sa Présidente? tout les Don récolté par l'antênne Française est versé a Sea Shepherd international (pour justifier que tout l'argent va a des action directe et que c'est du bénévolat) et Sea shepherd International reverse a sa présidente une retro commission sur les donnation sous forme de consulting. Donc bon et ca vient donner des leçon au Réunionnais. Pour finir ces associations sont basé en france et ne participe pas aux réunions et viennent se plaindre après.

Feelgood
Feelgood
7 ans

Qui des journalistes, des internautes, des adhérents peut me dire quelle action de terrain Sea Shepherd a mené à la Réunion svp? Merci.