Après nos investigations incognito à l'enquête publique de Bois-Blanc

[AUDIO] Le commissaire enquêteur admet avoir été "maladroit"

  • Publié le 4 octobre 2016 à 14:16

Alors que l'enquête publique sur la carrière de Bois-Blanc se conclue ce mercredi 5 octobre 2016, Imaz Press a mené une investigation incognito auprès de commissaires enquêteurs, à Saint-Leu. L'article, motivé par plusieurs témoignages s'interrogeant sur leur neutralité, a été publié ce lundi. Thierry Robert, estimant que cela "commençait à faire beaucoup" a suspendu leur accueil en mairie. Nous publions ci après les extraits audio sur lesquels s'appuie notre reportage.

Publié ce lundi, notre article, relatant nos investigations menées incognito en pleine séance d'enquête publique sur la carrière de Bois-Blanc, a provoqué quelques interrogations. Notamment celle de Thierry Robert, député-maire de Saint-Leu. Il demande l'arrêt de cette enquête publique qu'il estime "pipée" et requiert l'ouverture d'une enquête ministérielle pour mettre la lumière sur ces éléments. Car notre entretien mené avec un des commissaires enquêteurs a été motivé par plusieurs témoignages se questionnant sur leur neutralité.

Dans son courrier adressé au Préfet, Thierry Robert indique : "Par la présente, je vous interpelle donc, dans l’urgence, compte-tenu de l’enquête en cours, afin de rendre publique des éléments de preuve et les démentis nécessaires pour rassurer les Réunionnais et les maires des Communes concernés que les commissaires enquêteurs sont neutres, qu’ils n’ont aucun lien avec la SCPR, qu’ils n’ont pas été commissaires enquêteurs pour une autre carrière de la SCPR et qu’ils soient fondés à orienter la population."

Contacté par Imaz Press, le commissaire enquêteur concerné n'a pas nié la totalité de ces propos. Bien qu'il ne s'en remémore pas très bien. Nous publions ci-après les principaux extraits sur lequel s'appuie notre article.

À propos des embouteillages potentiellement engendrés par la carrière, il répond qu'il y aura "un peu plus de circulation" en recommandant à notre journaliste d'écrire son avis en demandant à ce que "l'intégration des camions se fasse le mieux possible".

 

 

Concernant les nuisances sonores, il affirme que les tirs de mine seront accompagnés d'un "bruit pas courant" mais qui, "a priori reste tout à fait dans les normes", avec des "engins particulièrement adaptés".

 

Au sujet de la poussière, il indique "ils vont arroser en pagaille, partout, tout le temps" et justifie sa phrase en décrivant l'ensemble de la procédure technique qui sera menée. Il évoque aussi le changement d'avis de l'Agence Régionale de Santé qui, aujourd'hui, émet une réserve sur "le stress, l'effet anxiogène des tirs de mine".

 

Il cite également l'association "Touch Pa Nout Roche" qui "pousse les gens et leur dit "voilà ce qu'il faut écrire". Avant d'affirmer : "Celui qui dit non, ça sert à rien" et que "le public entend des choses, il hurle avec les loups".

 

Après avoir comparé le fonctionnement de la carrière à la construction d'un immeuble, le commissaire enquêteur a aussi relaté certains avis écrivant "la NRL, c'est pour les gens du Nord". Il a ensuite cette petite phrase : "Faudrait pas qu'elle pense à prendre l'avion, on lui met un barrage".

 

Autour des multiples avis négatifs entourant les carrières, il estime que "les gens deviennent un peu fous".

 

À la fin de l'entretien, le commissaire enquêteur recommande à notre journaliste de "revenir" donner son avis en essayant de "convaincre d'autres d'avoir cette réaction ouverte".

 

Interrogé, le commissaire enquêteur reconnaît que certains propos tels que ceux concernant le collectif Touch Pa Nout Roche "ne sont pas très élégants" et qu'ils ont pu "dépasser sa pensée". Il précise cependant : "En aucun cas, il n'est dit qu'il faut que la carrière ait lieu. Il est simplement dit "voilà ce qu'il y a dans le dossier". Il concède avoir parfois été "maladroit". En affirmant par exemple que "les gens deviennent un peu fous", il souhaitait surtout parler de certaines personnes venues "recopier des avis" sans même regarder le dossier.

 

Contactée par Imaz Press, la Préfecture a indiqué que "c'est au juge administratif de déterminer si ces remarques sont conformes à l'impartialité et à la neutralité des enquêteurs".

www.ipreunion.com

guest
9 Commentaires
Zolive tu l\'as dans le... baba
Zolive tu l\'as dans le... baba
7 ans

@ Zolive, on dirait que tu as perdu ton (stupide) pari, ton billet et ta crédibilité avec... On passe où pour prendre ton argent ?

gregory
gregory
7 ans

s'il voulait vraiment influencer la décision de la journaliste, il aurait fait le choix de dire que tout le monde vote oui et non pas le contraire. il est resté humain dans son échange tout simplement.

Zolive
Zolive
7 ans

@Aterla : vrai journaliste, quand on sait comment IPR est pro TR on peut se le demander, d'ailleurs je pose un billet que mon post ne sera jamais validé

Joelle
Joelle
7 ans

Et quand même les articles des journalistes sont orientés... Le commissaire n'a pas tord les gens se font manipulés au sujet de cette carrrière !!

marjorie
marjorie
7 ans

je peux imaginer la complexité de la tache de ses personnes, faisant face à des gens manipulés politiquement...

T42
T42
7 ans

Donc si je comprends bien c'était juste un problème de sémantique.
Un commissaire qui est aussi psychiatre et qui sait reconnaître les "fous" des gens "normaux", ce n'est pas banal.
Dans quelques jours on dira que tout ça c'est encore la faute des journalistes.

pat
pat
7 ans

Je pense qu'ils sont butter,beaucoup d'argent en jeu, et n'écoutent pas la population et feront tout pour s'octroyer la carrière !! C'est malheureux, nous allons nous battre jusqu'au bout et ils ne l'auront pas cette carrière

Aterla
Aterla
7 ans

Merci IMAZPRESS pour le vrai boulot de journalistes que vous faites.

CHABAN
CHABAN
7 ans

OTE oté trop fort le boug!!!!