Transports

Le premier téléphérique urbain de France entre en service à Brest

  • Publié le 19 novembre 2016 à 12:48

Le téléphérique de Brest, premier du genre en France, a été mis en service samedi en présence de la ministre de l'Environnement Ségolène Royal, qui en a vanté les atouts, malgré une coupure électrique qui a retardé de quelques heures son ouverture au public.

A La Réunion, des projets sont à l'étude à Salazie, Cilaos, Saint-Denis et Saint-Leu, mais à Brest, c'est fait !

"Le transport par câble, c'est vraiment le transport du futur notamment dans les agglomérations qui sont surchargées par la circulation", a déclaré Mme Royal lors d'un discours devant plusieurs dizaines de personnes, au cours duquel elle a annoncé un nouvel appel à projet concernant des téléphériques urbains.

"Je vais relancer un nouvel appel à projet" pour des transports par câble, a-t-elle déclaré. "Il n'y a pas plus propre que le transport par téléphérique, il n'y a pas plus sécurisé, il n'y a pas plus silencieux et en plus il n'y a pas moins coûteux", a-t-elle assuré, visiblement enchantée de son trajet à bord de l'une des deux cabines, entièrement vitrées, de l'appareil.
Cependant, la mise en service du téléphérique a été retardée par une panne électrique intervenue juste avant 10H00 et l'ouverture prévue au public. Au même moment se déroulait une manifestation de pompiers aux abords de l'une des deux stations. Une enquête a été ouverte pour déterminer l'origine de cette coupure.

Ce n'est que vers midi que le courant a pu être rétabli et que les deux cabines ont pu entamer leur va-et-vient au-dessus de la rivière Penfeld, qui coupe la ville en deux, afin de relier le centre-ville au plateau des Capucins.
Situé sur un promontoire rocheux, ce plateau, un ancien site industriel militaire de 16 hectares en cours de réhabilitation, comptera à terme logements, bureaux, commerces et sites culturels et de loisirs.
"J'attendais ce moment depuis longtemps", a déclaré à l'AFP Pascal Faou, 52 ans, venu de la commune voisine de Guilers pour être parmi les premiers à emprunter le téléphérique. Dans la queue également, Séverin Colotti, 30 ans, en tenue de ski "pour s'amuser", est partagé sur le projet: "Je ne suis pas sûr que ce téléphérique va nous apporter grand chose, c'est un peu un gadget".

- vitres teintées -

Les deux nacelles du téléphérique, intégré au réseau de transports en commun de l'agglomération, peuvent embarquer jusqu'à 60 personnes pour un trajet de 420 mètres réalisé en moins de trois minutes. Les deux habitacles, ovales et entièrement vitrés, offrent une vue à 360 degrés sur la ville.
Particularité du téléphérique brestois: les deux cabines, très stables et qui peuvent fonctionner avec des vents de près de 110 km/h, se croisent l'une au-dessus de l'autre.
Autre spécificité: une partie des vitres des cabines se teinte à l'approche des habitations afin de préserver l'intimité de leurs résidents.

Pour franchir la Penfeld, les Brestois avaient jusqu'à présent le choix entre deux ponts très fréquentés aux heures de pointe.
D'un coût de 19 millions d'euros - dont la moitié provenant de subventions -, la solution d'un téléphérique a été privilégiée à celle d'un pont, qui aurait nécessité une enveloppe comprise entre 30 et 60 millions d'euros, selon Brest métropole océane.

L'agglomération a retenu le projet porté par Bouygues Construction et Bartholet, groupe spécialisé dans les remontées mécaniques et les parcs d'attraction, pour la réalisation du téléphérique, qui pourra transporter 1.850 personnes par jour, soit 675.000 par an grâce à un fonctionnement 358 jours par an.

A l'étranger, Rio de Janeiro, New York ou Alger ont déjà intégré un téléphérique à leur réseau de transport urbain. En France, il reste pour l'heure cantonné au tourisme, mais encouragé par la loi de 2009 issue du Grenelle de l'environnement, il devrait voir le jour dans plusieurs autres villes dont Orléans, Toulouse, Grenoble, Chambéry, Saint-Étienne et Créteil.

AFP

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