36e jour de grève chez Croisière et découverte

Le Grand Bleu reprend du service, sans ses capitaines

  • Publié le 20 novembre 2016 à 15:38

Le bras de fer entre les salariés et la direction de Croisière et découverte, propriétaire des navires "Grand Bleu", à Saint-Gilles, a pris une nouvelle tournure, ce dimanche 20 novembre 2016. Les marins, en grève depuis le 15 octobre dernier, ont vu l'un des bateaux de la société, le Grand Bleu 7, sortir en mer ce matin, avec des passagers à son bord. Ils crient au scandale et dénoncent "un tour de passe-passe" illégal" de la direction.

"A quai depuis mi octobre sans possibilité de sortie (il faut un capitaine 200 et un mécanicien 750 pour respecter le cadre légal) , il semblerait qu’un tour de magie noire de la Direction ait permis la reprise de l’activité", ironise Bruno Jallet, délégué du personnel, dans un communiqué. Ce matin, il a filmé le bateau, en train de manoeuvrer dans le port

"Aucune société ne peut embaucher pour remplacer des salariés grévistes", poursuit Bruno Jallet qui assure que l'inspection du travail sera sollicitée dès demain, lundi 21 novembre. 

En grève depuis le 15 octobre, les salariés demandent la revalorisation de leurs salaires au niveau du "salaire forfaitaire" qui est la base de calcul des cotisations par la Caisse de sécurité sociale des marins, soit un coût total annuel de 20 000 euros.

Une guerre d'usure

Actuellement, deux marins sur huit sont toujours en grève, "les autres ayant du reprendre le travail pour des raisons économiques". "Nous sommes largement soutenus par nos collègues, les autres professionnels du port, mais c'est difficile de supporter la pression, et cela devient difficile, psychologiquement et financièrement", résume Bruno Jallet, qui explique avoir mis sa voiture en vente.

Un pot commun existe d'ailleurs pour permettre aux grévistes de financer le mouvement et que le délégué syndical ne vende sa voiture. Objectif : collecter 10 000 euros. Une page Facebook a également été créée pour soutenir le mouvement et sert de journal de bord aux grévistes.

Contacté dimanche, la direction n'avait pas répondu à notre demande d'interview au moment de la première publication de cet article. Olivier Del Vecchio avait cependant répondu aux questions d'Imaz Press, le 7 novembre dernier.  Il considérait alors que ses salariés voulaient "couler la boîte".

www.ipreunion.com

guest
2 Commentaires
Johanna
Johanna
7 ans

Quand on se bat pour ses droits, on s'en fout de l'image qu'on donne, sinon on reste des moutons : les touristes devraient eux même boycotter une entreprise si peu respectueuse de ses salariés !

Jose
Jose
7 ans

Eh oui, continuez à gréver, et donner une belle image de notre Ile aux touristes, et quand la société aura coulé, vous irez pointer dans la plus grande entreprise de ce Pays en perdition...