Bouteilles de gaz, piles, marmites...

"Gran Mèt Prop" à Bébour : Nettoyage de camps de braconniers abandonnés

  • Publié le 1 décembre 2016 à 14:12

Le Parc national de La Réunion, en partenariat avec l'ONF, le Conseil Départemental, la Srepen et la Cirest, vient d'achever une grande opération d'enlèvement de déchets dans la forêt de Bébour, à la Plaine-des-Palmistes. Huit camps de braconniers abandonnés ont été nettoyés et évacués. 9 bigs bags, soit 9 m³ de déchets ont été triés. Nous publions le communiqué du Parc National dans son intégralité ci-dessous.

Bouteilles de gaz, piles, marmites, bâches en plastique, tas de poils de tangues… Ces déchets dangereux et volumineux croupissaient en forêt de Bébour sur les camps de braconniers abandonnés depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. L'opération "Gran Mèt Prop 2016", menée les mercredi 9 et jeudi 10 novembre pour le tri des déchets et achevée ce lundi 28 novembre a permis d'évacuer 8 camps sur Bras-Patience, Ravine Misère ou encore Bras-Chansons. Au total, 24 agents (8 du Parc national, 8 de l'ONF et 8 de la Srepen) se sont mobilisés pour trier sur place les déchets et accompagner leur évacuation par hélicoptère. L’hélitreuillage a été difficile et les équipes sur place ont du faire preuve de persévérance et de technicité. Avec une météo défavorable en forêt de Bébour, les agents ont du pallier la difficulté à repérer les camps depuis l'hélicoptère et les problèmes de réseau qui empêchaient toute communication entre les équipes. Trois rotations d'hélicoptère ont été nécessaires pour évacuer la totalité des big-bags et les déposer dans les déchetteries de la Cirest.

Ces camps abandonnés sur Bébour étaient utilisés par les braconniers qui s'attaquent au tangue, à différentes espèces aquatiques mais aussi à des espèces végétales. Le braconnage est une activité illégale qui représente un véritable danger pour la forêt de Bois de couleur. Parmi les espèces prélevées, plusieurs n'existent qu'à La Réunion et sont aujourd'hui gravement menacées. C'est notamment le cas du palmiste blanc et du palmiste rouge. En outre, pour se frayer un chemin dans la végétation et construire leurs abris, les braconniers coupent directement les arbres indigènes et endémiques. Le foyer de lumière qui se créé favorise alors la prolifération des espèces exotiques, comme la jouvence ou le raison marron.

Les camps de braconniers sont également une source de pollution chimique et bactériologique. Les tangues sont généralement éviscérés sur place et nettoyés dans les cours d'eau avoisinants. Les déchets dangereux (bouteilles de gaz, piles) sont laissés à proximité de ces cours d'eau, qui alimentent les réseaux d'eau potable des villages en aval.

Les déchets accumulés favorisent aussi la prolifération des rats. Vecteurs de leptospirose, ils menacent autant les randonneurs que les oiseaux indigènes.

Le Parc national de La Réunion coordonne chaque année de grandes opérations de nettoyage. Il mobilise à ses côtés les partenaires engagés dans la préservation des milieux naturels et de la biodiversité réunionnaises : Office National des Forêt, communes, communautés de commune, associations…

Pour autant, le travail n'est pas terminé : plusieurs dizaines de camps abandonnés subsistent encore en forêt et de nouveaux camps apparaissent encore régulièrement. Le Parc national de La Réunion invite chacun à lutter contre ces pratiques destructrices et dangereuses en refusant les produits du braconnage.

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