Le locataire d'un studio insalubre au Tampon relogé après plusieurs requêtes

SDIR : 3 000 logements ont besoin d'une réhabilitation partielle ou complète

  • Publié le 24 janvier 2017 à 09:20

Ce dimanche 22 janvier 2017, la presse était de nouveau conviée à la visite d'un logement indécent, loué par un bailleur social. Au Tampon, dans une résidence comprenant des appartements de la SIDR, un jeune étudiant vit depuis trois ans dans un studio présentant d'importantes infiltrations d'eau, fait récurrent dans les différentes réclamations que reçoit le bailleur chaque année. Tandis qu'une procédure était sur le point de se lancer, le bailleur compte reloger au plus vite le résident. Une solution, qui n'est pas toujours trouvée dans les temps et qui concernerait près de 20 000 foyers à La Réunion.

Quatre-Epices, Les Lataniers, Eternity 1… Dans le Nord, l'Ouest ou le Sud les problèmes d'infiltrations d'eau et de moisissure sont le quotidien de plusieurs familles logées dans des immeubles dégradés. C'est pour sensibiliser le grand public, et surtout aider les locataires en situation difficile que la Confédération nationale du logement a accompagné un jeune locataire d'un studio loué par le bailleur social SIDR, dans une résidence au Tampon.

Après plusieurs réclamations faites au bailleur par le locataire, Erick Fontaine, administrateur de la CNL, était prêt à entreprendre une procédure pour que le cas soit reconnu. L'Agence régionale de santé a d'ailleurs été interpellée en amont, le 6 décembre dernier, confirmant qu'il était "évident que le logement soit insalubre". Le locataire "a appelé le bailleur. Le problème n'a pas été réglé", ou plutôt partiellement. Des ouvriers se sont rendus au logement du jeune homme pour y peindre les parois, "camoufler les choses. Ils veulent peindre parce que ça ne se verra plus", déplore l'administrateur.

De son côté, le bailleur se défend de toute inaction. "Les choses ont pris un peu de temps pour trouver une entreprise pour faire les travaux. L'entreprise n'est pas intervenue à cause des congés du bâtiment" précise le directeur de la communication de la SIDR, Bernard Hoarau. Faute de réhabilitation, le bailleur propose finalement un relogement total à son locataire, dans un appartement "qui vient de se libérer dans la même résidence. Les frais liés au déménagement (compteurs d'eau et d'électricité) seront entièrement pris en charge" continue le directeur.

Une solution rapide, pour un problème de longue date. Selon ses estimations, la SIDR compterait 3 000 logements "qui ont besoin d'une remise à niveau soit partielle, soit complète", sur les 25 000 habitations du parc locatif. Un nombre important, pour lequel le bailleur va consacrer "50 millions d'euros par an". Un expert des infiltrations d'eau a également été embauché l'an dernier, "afin d'apporter des solutions".

Du point de vue de la CNL, ce sont 20 000 logements, dans tout le parc locatif réunionnais, qui sont concernés par l'insalubrité, soit 20% de la population. Les importantes infiltrations d'eau, causant parfois des problèmes de santé aux locataires exposés, s'invitent dans des logements neufs, construits parfois il y a à peine quelques mois. Aujourd'hui la SIDR s'attache "à faire des contrôles systématiques des salles de bains" et autres entrées d'eau des appartements, pour que le problème soit identifié plus tôt.

La SIDR n'est pas le seul bailleur à louer des logements insalubres. La SEMADER, autre bailleur social réunionnais, était celui des locataires de l'immeuble Herbert Spencer, au Port. Le bâtiment, comprenant 144 logements a dû être démoli et le bailleur a été condamné par la justice.

Seule solution lorsque l'on habite dans un logement dégradé, loué par un bailleur social : "se faire connaître au plus tôt et ne pas hésiter à faire plusieurs réclamations". En attendant, de l'eau coule sur les murs.

jm/ch/www.ipreunion.com

 

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