Tribune libre de "p'RESERVE notre récif"

Rassemblement pacifique pour soutenir la Réserve marine ce dimanche

  • Publié le 11 mars 2017 à 10:40

Plongeurs, apnéistes, surfeurs, baigneurs, que nous pratiquions la voile, le kitesurf, le paddle, la photographie ou la pêche et toute autre activité nautique, l'océan est notre élément, le trait commun qui nous rassemble, tous, sans distinction, autour de valeurs communes d'humilité, respect, tolérance, tempérance, solidarité ... (Photo d'archives - Thierry Peres)

"p’RESERVE notre récif" est un mouvement lancé spontanément il y a deux ans par un collectif réunionnais qui a à cœur de défendre son patrimoine naturel, économique et culturel. L’île de La Réunion est bordée sur sa côte Ouest par des récifs coralliens. Sièges d’une biodiversité remarquable -plus de 3500 espèces - ces récifs constituent une protection naturelle contre les assauts de la mer et ont permis le développement des zones balnéaires de l’île. Leur existence et leur préservation permettent à l’activité humaine de se développer durablement.

La Réserve marine a été créée en 2007, suite à un long processus de concertation entre usagers de la mer qui a duré plus de 10 ans pour répondre à une urgence écologique, économique et culturelle : la dégradation de l’écosystème marin. Son objectif est de restaurer les récifs coralliens et leurs ressources en poissons, pour nous tous, y compris les professionnels de la mer. Ce n'est pas une mise sous cloche mais un moyen de gérer un milieu sensible très fréquenté où se déroulent de nombreuses activités humaines. Cet outil a pour but de protéger un milieu cher aux Réunionnais et permettre le développement économique et touristique durable de l’île.

Convaincus que cette aire marine protégée était une chance pour l’île, les pouvoirs publics ont jusqu’à présent fédéré leurs forces. Or, la crise que traverse notre île, consécutive aux attaques de requins de ces dernières années, a fait vaciller cette union. Ainsi, la Région Réunion vient de confirmer qu’elle ne financera pas la Réserve Nationale Marine de La Réunion pour 2016 et qu’elle suspend ses subventions pour 2017. Elle affirme que seuls des changements majeurs dans la réglementation actuelle conditionneraient ce financement. Ces changements impliquent le déclassement et déplacement de zones pour une pêche intensive, l’ouverture plus large de la pêche sous-marine sur les sites de plongée (pratique déjà autorisée sur plus de 43 % de sa surface) mais aussi la possibilité de rejeter les eaux usées à la côte.

A chaque attaque de requin sur cette île, quelques soient les circonstances et sa localisation, la RNMR et son Conseil scientifique sont mis en cause. Pourtant, la Réserve marine participe déjà activement à la prévention du risque requin avec notamment 9 des 17 drumlines du programme CapRequins déployées dans la Réserve marine. Pourtant, seuls 6 requins bouledogue, ont été pêchés dans le périmètre de la Réserve, et ce malgré un effort de pêche particulièrement important.

Lorsque la Région invoque une "réglementation excluant la présence de l’homme dans la colonne d’eau et bridant la pêche ciblée" pour justifier sa décision, elle omet de préciser l’essentiel : la pêche professionnelle est autorisée dans plus de 80% de la Réserve Marine, seuls 5% de sa surface sont sanctuarisés.

Le reste du périmètre autorise mais réglemente la pêche qu’elle soit professionnelle, traditionnelle ou de loisirs ainsi que la pratique d’autres usages et activités nautiques telles que la plongée, l’apnée ou la chasse sous-marine. Par ailleurs, l’interdiction de baignade dans la zone des 300m est un arrêté préfectoral, et donc décidé par le Préfet. Cette décision s’applique à l’ensemble du linéaire côtier réunionnais et ne dépend aucunement de la règlementation de la Réserve marine.

Le rôle de la RNMR est fondamental. Un milieu en bon état de santé est le premier rempart contre les attaques et la première des préventions. L’urgence est toujours la même : il faut sans tarder restaurer le milieu marin. La Réserve marine doit pour cela disposer de moyens et de ressources durables. Les élus, sans distinction, doivent pouvoir se rassembler pour lutter efficacement contre les facteurs des dérèglements du milieu (rejets d’eaux usées, déchets, urbanisation grandissante, aménagements, etc). La Réserve marine a ensuite besoin d’avoir les moyens humains de mener à bien ses missions de gestion, de connaissance, de surveillance, de police, de sensibilisation et d’éducation.

Le collectif "p’RESERVE notre récif" est composé de représentants de la société civile qui réclament des solutions territoriales durables partagées. Ce collectif estime qu’au lieu de diviser et d'opposer les usagers de la mer entre eux, la crise requin devrait au contraire rassembler avant tout la communauté maritime autour d’une cause commune, celle de ne plus avoir à subir des drames. Cette obligation de résultat, chacun la doit avant tout aux victimes, à leurs familles et à leurs proches. Se rassembler autour d’un objectif partagé, celui de parvenir à travailler tous ensemble pour sécuriser les activités, quelles qu’elles soient, sécuriser les pratiquants mais aussi l’économie de l’île.

Aussi, nous vous attendons nombreux ce dimanche 12 mars à 15h derrière le poste MNS de la passe de l’Ermitage, pour défendre la RNMR, de façon pacifique, colorée et impliquée !

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1 Commentaires
SuperCrabe, depuis son mobile
SuperCrabe, depuis son mobile
7 ans

Pratiquant plusieurs activités nautiques dans le lagon et en mer, je trouve normal de protéger le récif. Je ne le dégrade pas, j'évolue parmi les raies, tortues et poissons.

Je n'ai pratiquement aucun tirant d'eau pour évoluer sans contact avec le fond, contrairement aux nombreux baigneurs et randonneurs qui ont le corps totalement immergé.

J'observe quotidiennement la présence de braconniers tout au long de l'année (chasseurs en masque-tuba, filet, harpon casier, appâts dérivants), sur place ou devant les caméras des plages de l'ouest.

Je déplore que la réserve délivre 800 permis de pêche officiel (qui piétinent le corail à pieds jusqu'à la barrière) en plus de la pression du braconnage (professionnel). Ils vont jusqu'à arracher les grands coquillages bénitier qui ornent les massifs de coraux ...

Du coup en 10 années d'observation, je constate la raréfaction du nombre de poisson (avant il me fallait une combinaison pour éviter les morsures de poisson en cas de chute, maintenant je n'en vois presque plus).

Je pense que la réserve que vous défendez est complice du pillage systématique et de la dégradation du lagon.

En terme de répression inutile, les pêcheurs ont leurs prises confisquées ; mais les autres usagers subissent la confiscation de leur matériel et sont verbalisés pour une pratique n'ayant aucune incidence sur l'environnement (chercher l'erreur).

Les éco-gardent sont quant à eux menaçant (quelque fois physiquement) et nous tiennent toujours des propos incohérents ou fallacieux ?! ce qui prouve tantôt leur incompréhension de la mission qui leur a été confiée, soit leur incapacité à s'adapter au changement des pratiques nautiques qui n'existaient pas à l'époque où à été rédigée la réglementation. Ils se comportent aujourd'hui comme des dinosaures, qu'il faut tout faire pour ne pas maintenir au pouvoir, faut de quoi leur intervention aura été un désastre pour l'environnement et l'organisation d'activités nautiques par les professionnels (ce problème est plus grave que la crise requins) et surtout, pour l'image touristique de la Réunion en général (et oui lorsqu'ils verbalisent un vacancier de passage par exemple).

Pour conclure, cet organisme a un intérêt financier personnel dans ce qui devrait être l'affaire de tous.

Je trouve donc normal le respect d'une réglementation de protection de l'environnement, mais absurde de maintenir ouverte une structure coûteuse et inefficace, qui plus est qui refuse de recevoir et d'écouter les collectifs d'usagers de la mer. Les gendarmes font très bien le travail de police de l'environnement à la place des éco-gardes.

Conclusion, comme vous le dîtes si bien, la réserve est l'affaire de tous, mais certainement pas celle de cet organisme aberrant et composé de personnes hostiles aux les usagers de la mer et néfaste pour l'environnement.