Ça s'est passé un 16 mars

1986 : La première cohabitation de la Vème République

  • Publié le 16 mars 2017 à 00:56

Le 16 mars 1986, la coalition RPR-UDF-Divers droite, avec 43,9% des suffrages exprimés, obtient de justesse la majorité absolue en sièges lors des élections législatives. Avec 31% des voix recueillies, le Parti socialiste ne connaît pas pour autant un désaveu mais le président François Mitterrand doit nommer un Premier ministre de droite, Jacques Chirac. La France vit pour le coup la première expérience de cohabitation de la Vème République.

François Mitterrand avait pourtant des alternatives grâce à ses pouvoirs présidentiels donnés par la Constitution de la Vème République. En effet, il avait la possibilité de nommer malgré tout un Premier ministre de son propre bord et d’attendre un éventuel renversement du gouvernement pour aviser. Le choix de dissoudre, de suite, l’Assemblée Nationale était également possible pour mettre les électeurs face à leur contradiction et espérer remporter de nouvelles élections législatives.

Le président refuse cependant une attitude de confrontation. Dès lors, le 20 mars 1986, le chef de la nouvelle majorité parlementaire, Jacques Chirac est nommé Premier ministre, déclenchant ainsi le début d'une opposition frontale entre l’Elysée et Matignon.

En effet, très tôt, les divergences apparaissent. C'est le cas notamment sur les privatisations. En 1981, François Mitterrand nationalise certaines entreprises. En 1986, le gouvernement Chirac entend renverser ces nationalisations en les privatisant par voie d'ordonnance. Or, la signature du Président est impérative et François Mitterrand refusera catégoriquement.

Un certain équilibre institutionnel est trouvé, permettant à la France de continuer de parler d'une seule voix sur la scène internationale. L'exemple le plus frappant des compromis concerne les conférences de presse. Il est convenu qu’elles se fassent en commun et que le président de la République et le Premier ministre répondent à tour de rôle aux questions des journalistes.

Pendant deux années, François Mitterrand et Jacques Chirac vont s'affronter avec la nouvelle élection présidentielle en ligne de mire. Le Premier ministre va sortir exténué par cette bataille feutrée et au soir du second tour de l’élection présidentielle, François Mitterrand est réélu avec 54,02 % des voix. Quelques temps plus tard, les Français lui donnent à nouveau une majorité de gauche pour gouverner.

cl/www.ipreunion.com

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