Pas de relation possible pour le directeur d'exploitation à la direction des routes

Route du Littoral - Éboulement et travaux de la NRL : il n'existerait pas de "cause à effet"

  • Publié le 18 mars 2017 à 10:59

L'hypothèse ne semble pas si farfelue : le chantier de la Nouvelle Route du Littoral fragiliserait t-il la falaise, au point de provoquer des chutes de pierre ? Ce mardi 14 mars 2017, un éboulement s'est produit dans le secteur du viaduc en construction. Deux blocs rocheux de plusieurs tonnes se sont détachés, pour venir s'écraser en contrebas. Mais, selon Eric Boiteux, directeur de l'exploitation et de l'entretien des routes de la Région Réunion, il n'y pas à tergiverser. Il n'existerait aucune relation de cause à effet entre les travaux et le détachement des roches.

La falaise de la peur. C’est un peu la réputation du pan rocheux qui domine de toute son ampleur la route du Littoral. Et, de temps à autre, elle semble vouloir rappeler à son bon souvenir ceux qui l’empruntent : comme ce mardi, avec cet éboulement au niveau du chantier de la Nouvelle Route du Littoral.

Plus de 1000 mètres cubes de roches se sont détachés et deux blocs sont tombés entre les voitures. L’un, pesant plus de trois tonnes, a rebondi avant de venir pulvériser une baraque du chantier. Une "trajectoire étonnante" soulignait Eric Boiteux, directeur de l’exploitation et de l’entretien des routes de la Région Réunion. C’est "la première fois qu’un gros événement se passe à proximité du chantier viaduc", affirme t-il. Car l’hypothèse d’une possible relation de cause à effet entre les vibrations causées par les engins du chantier et les chutes de pierre ne semble pas si farfelue. Mais le spécialiste tranche : "Il ne peut pas y avoir de cause à effet". Car, selon lui, la cause est complètement ailleurs et semble "évidente". Du moins, après coup. "Pluies et végétation : petit à petit, l’eau entre dans les fractures créées par les racines et un jour, ça se détache" conclue simplement Eric Boiteux. Pas d’autre explication donc qu’un phénomène lié à la nature, au temps, à "l’érosion". L’éboulement ne serait donc "pas lié au chantier" insiste t-il, mais fait plutôt partie d’une évolution inévitable.

- "La Réunion finira comme Maurice" -

Néanmoins, les vibrations pourraient avoir un impact, mais pas "sur les grosses masses", comme ce fut le cas lors des derniers événements. Plutôt sur les "petites pierres en équilibre ou qui ont déjà été fragilisées par la nature avec l’eau", par exemple.

"La Réunion finira comme Maurice un jour ! Ca prendra du temps, peut-être quelques millions d’années, mais ça se fera" affirme le responsable en s’appuyant sur les informations fournies par les géologues : "Ce qui n’est pas tombé, tombera un jour". Ce qui revient à dire que, dans quelques millions d’années, la falaise de la route du Littoral sera au niveau de la mer. Il se dit d’ailleurs "certain" qu’un gros éboulement tel que celui de 1980 ou de 2006 se reproduira prochainement, "il faut juste prier pour qu’il n’y en ait pas quand 60 000 véhicules se trouvent en dessous"

Mais, pour autant, le directeur de l’exploitation et de l’entretien des routes estime qu’une amélioration a été effectué depuis les années 1970 : "On a dix fois moins de chutes de pierre qui arrivent sur la route, les filets et gabions retiennent 99 % des événements". Il n’existe pas encore de dispositif pouvant retenir des éboulements de grande ampleur, soit dès que l’on dépasse "plusieurs dizaines de mètres cube". L’autre hypothèse serait donc de carrément "bétonner la falaise". Pas sûr que cela plaise aux papangues et aux paille en queue nichés dans les roches.

Pour rappel, les travaux de purge se poursuivent ce dimanche avec une équipe de 17 personnes qui se placeront sur plusieurs zones. Ce samedi, ce sont plutôt des travaux de débroussaillage qui seront effectués. La route reste donc ouverte sur les voies côté mer et sera fermée ce dimanche, de 6 heures 30 à 13 heures.

 

 

mp/www.ipreunion.com / Publié le samedi 18 mars 2017 à 3h.

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