Présidentielle - En attendant les deux prochaines confrontations télévisées...

Un débat de trois heures, des passes d'armes, des critiques et...

  • Publié le 21 mars 2017 à 01:52

Le premier débat télévisé entre les principaux candidats à la présidentielle s'est ouvert lundi soir avec les professions de foi des cinq rivaux, mais aussi des critiques visant l'organisateur TF1. Pour cette nouvelle étape-clé et probable coup d'envoi véritable de la campagne à cinq semaines du premier tour, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, Benoît Hamon et François Fillon ont ouvert le débat peu après 21H00 (minuit à La Réunion) dans l'arène circulaire du plateau de la première chaîne. Deux autres débats sont prévus d'ici au 23 avril, date du premier tour de la présidentielle. Peut-être en apprendra-t-on plus à ces moments là...

Plusieurs thèmes au cours de ces trois heures de débats, le port du burkini, l'emploi, l'euro, ou encore le Brexit ont été l'occasion de passes d'armes entre les candidats

 

• Les passes d'armes

Ainsi la question de la laïcité et du voile a brusquement fait monter lundi soir la température du premier débat télévisé entre les cinq principaux candidats à l'élection présidentielle, après une heure d'échanges plutôt policés malgré des divergences de fond sur l'école, l'immigration et la sécurité.

"Je ne vous fais pas parler et je n'ai pas besoin d'un ventriloque": accusé par Marine Le Pen d'être favorable au burkini, Emmanuel Macron a soudainement haussé le ton à l'adresse de la présidente du Front national.

Deuxième temps fort du débat: une passe d'armes entre Benoît Hamon et Emmanuel Macron, le premier invitant le leader d'En Marche! à la transparence sur les donateurs de la campagne. "C'est bien qu'il y ait un débat à l'intérieur du PS", a commenté Jean-Luc Mélenchon, déclenchant les rires de la salle.

Le débat avait débuté par une heure d'échanges plutôt policés sur l'école et la sécurité. Benoît Hamon avait été le plus offensif, ciblant constamment une Marine Le Pen "droguée aux faits divers" et accusée d'alimenter un "débat nauséabond" sur l'école.

François Fillon a attaqué ses concurrents sur le fond. "La seule réponse apportée (par ses concurrents), c'est toujours plus d'effectifs", a-t-il dénoncé au sujet de l'école et de la sécurité. "Personne n'a jamais construit 40.000 places de prison en cinq ans", a-t-il lancé à l'adresse de Marine Le Pen.

La présidente du FN a fermement répliqué au candidat de la droite, lui rappelant qu'il proposait dès 2006 l'abaissement à 16 ans de la majorité pénale, et lui rappelant les "12.500 policiers et gendarmes supprimés" entre 2007 et 2012, lorsqu'il était Premier ministre.

Avant de répliquer à Mme Le Pen, Emmanuel Macron s'était surtout attaché à séduire, soulignant ses points de convergence avec ses concurrents tout en fustigeant les "discours de guerre civile" de François Fillon sur l'insécurité.

Seul candidat, avec Mme Le Pen, déjà présent en 2012, Jean-Luc Mélenchon a quant à lui tenté de faire oeuvre de pédagogie.

• L'absence des "petits" candidats

En introduction, les candidats étaient invités à répondre en 1 minute 30 à la question classique "Quel président voulez-vous être?".

Mais François Fillon, désigné premier orateur par tirage au sort, a entamé son propos en critiquant l'organisation d'un débat sans les six autres "petits candidats", moins bien placés dans les sondages. "On est onze candidats à l'élection présidentielle, il y en a cinq ici, ça pose une question démocratique. Je sais que les sondages ont grande vertu pour les commentateurs mais avec cette règle-là, je n'aurais pas pu participer à la primaire de la droite et du centre", a souligné le candidat Les Républicains.

Emmanuel Macron a dit "partager les propos qui ont été tenus pour les autres candidats absents de ce débat" quand Marine Le Pen a estimé que TF1, qui diffusait le débat avec LCI, "pourrait s'honorer" en organisant un débat "dans les mêmes conditions" avec les six autres candidats.

"Je veux être le président du redressement national", a lancé dans sa présentation M. Fillon, "qui libérera les Français de la bureaucratie", "de l'excès de règlementation, d'impôts qui les empêche d'aller au bout de leurs rêves" et "qui placera la France sur un chemin qui la conduira en moins de dix ans à être la première puissance européenne".

Le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, serait lui le "dernier président de la Ve république" promettant que la "fin de la monarchie présidentielle" débouchera sur une VIe République.

L'ancien ministre de l'Economie Emmanuel Macron souhaite porter un "un projet d'alternance profonde avec de nouveaux visages, de nouveaux usages, un projet qui a confiance dans le pays, dans son énergie, avec un nouveau visage".

Quant à la candidate du Front national Marine Le Pen, qui a eu la première passe d'armes avec M. Mélenchon après vingt minutes, elle veut "être la présidente de la République française, mais vraiment", refusant d'"administrer ce qui serait devenu une vague région de l'Union européenne".

Benoît Hamon a préféré interroger d'entrée: "Quel peuple voulons nous être le 7 mai au soir?" Lui serait "un président honnête et juste", "indépendant par rapport à l'argent et aux lobbies".

• Des millions d'indécis

Quarante-trois ans après le premier débat télévisé de second tour entre Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand, c'est la première fois qu'un débat voit s'affronter des candidats avant le premier tour d'une présidentielle.

Deux autres débats sont prévus d'ici au 23 avril, l'un sur BFMTV et CNews le 4 avril, l'autre sur France 2 le 20 avril, consacrant la télévision comme forum électoral incontournable, après déjà quatre affrontements télévisés de la primaire de la droite et autant à gauche. Avec seulement 66% des Français certains d'aller voter, selon une enquête du Cevipof, un des principaux enjeux pour les candidats est de convaincre les quelque 15 millions d'indécis ou de possibles abstentionnistes.

Ce format à cinq est contesté car il exclut les six autres candidatures validées par le Conseil constitutionnel vendredi: les trotskistes Philippe Poutou (NPA) et Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière), les souverainistes Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) et François Asselineau (UPR), le centriste Jean Lassalle et le vétéran inclassable Jacques Cheminade.

Voir ou revoir le débat dans son intégralité ici

mb/www.ipreunion.com avec l'AFP

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1 Commentaires
CHABAN
CHABAN
7 ans

Disons l'ambiance boutique chinois chez maxime , après 5 packs de bière et autant de pile plate!