Série d'attentats dans la capitale

Scènes d'apocalypse dans plusieurs quartiers de Paris

  • Publié le 14 novembre 2015 à 03:51

Des sirènes hurlantes dans tout Paris, des rues bouclées par la police, des proches de victimes en sanglots qui tentent de passer: scènes d'apocalypse vendredi soir à Paris, théâtre d'attaques meurtrières simultanées qui ont fait au moins 18 morts.

Le périmètre est bouclé autour de l'hôpital Saint-Louis, dans le nord de la capitale. Un homme en larmes raconte que sa soeur a été tuée. A ses côtés sa mère explose en sanglots et se jette dans ses bras. "Ils ne veulent pas nous laisser passer", explique-t-il en montrant le carrefour, cinquante mètres plus loin.

"On a entendu des bruits de fusillade, 30 secondes de rafales, c'était interminable, on pensait que c'était un feu d'artifice", raconte Pierre Montfort, qui vit tout près de la rue Bichat, où a eu lieu l'une des fusillades. Un autre témoin décrit la scène: "sur le moment on ne voit que les flammes qui sortent de l'arme, on a eu peur, qui nous disait qu'il n'allait pas tirer sur les fenêtres?"
Florence dit être arrivée "en scooter peut-être une minute après". "C'était surréaliste, tout le monde était à terre. Personne ne bougeait dans le restaurant Petit Cambodge et tous les gens étaient par terre au bar Carillon. C'était très calme, les gens ne comprenaient pas ce qu'il se passait. Une fille était portée par un jeune homme dans ses bras. Elle avait l'air morte", explique-t-elle.

Mêmes scènes de guerre rue Charonne, un peu plus à l'Est. Des camions de pompiers repartent toutes sirènes hurlantes.

"C'est plus grave que Charlie Hebdo"


Un homme dit avoir entendu des tirs pendant "deux, trois minutes", "des rafales". "J'ai vu plusieurs corps à terre ensanglantés. Je ne sais pas s'ils étaient morts", lâche-t-il. Selon lui, un café et un restaurant japonais ont été la cible des tirs, juste en face du foyer Palais de la femme.

"Il y avait du sang partout", confirme un autre témoin, parlant de tirs très forts en plusieurs temps.

Des riverains veulent rentrer chez eux. Certains s'énervent, les policiers les repoussent. "Y a des morts", s'énerve l'un d'eux.
Toujours dans l'Est parisien, mêmes gyrophares de la police et des pompiers, autre quartier bouclé, celui de la salle de concerts le Bataclan. Une prise d'otages est en cours.

Les gens sont pendus au téléphone. "Ma femme était au Bataclan, c'est une catastrophe", dit un homme qui a accouru sur place mais est bloqué par le cordon de sécurité. "Il y a eu une fusillade à l'intérieur du Bataclan. Tout ce que je peux vous dire c'est que c'est plus grave que Charlie Hebdo", glisse un membre des forces de l'ordre.

Le Stade de France, enfin, dans la banlieue nord de Paris. Des explosions ont retenti autour, des grenades selon certains stadiers. La police afflue, le public a pu entendre deux explosions mais le match amical France-Allemagne se poursuit. Tout le monde est d'abord confiné à l'intérieur du stade, survolé par un hélicoptère.

"On a entendu les explosions 25 minutes après le début du match. Il a continué normalement. Je pensais que c'était une blague", explique Ludovic Klein, 37 ans, venu de Limoges avec son fils de dix ans. "L'évacuation s'est faite dans le calme à part un petit mouvement de foule."
AFP

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