La voix entendue dans la vidéo de revendication des attentats de Paris est bien celle de Fabien Clain, selon une source policière. Toulousain, d'origine réunionnaise, Fabien Clain est suspecté d'avoir participé au projet d'attaque avorté d'une église de Villejuif en avril dernier. Il était également un proche de Mohamed Merah.
Fabien Clain gravitait dans l'entourage de Mohamed Merah. Son nom est apparu une nouvelle fois dans la presse en avril dernier, après l'attentat avorté sur au moins une église de Villejuif. Le Réunionnais, âgé de 36 ans, est soupçonné d'avoir élaboré le projet en compagnie de Sid Ahmed Ghlam. Cet Algérien radicalisé de 24 ans "avait été interpellé après s’être tiré une balle dans la jambe. Il est soupçonné d’avoir assassiné une jeune femme à Villejuif ce jour là et d’avoir projeté de mitrailler le matin même la sortie de la messe d’une église dans la ville. Un projet dans lequel était impliqué un Réunionnais, Fabien Clain considéré comme le logisticien de l’opération"note le Quotidien de La Réunion dans l'édition de ce mardi matin alors que la voix du Réunionnais n'avait pas encore été identifié.
Originaire du quartier du Moufia à Saint-Denis où il aurait vécu dans les années 90, Fabien Clain, surnommé "Omar" par ses proches, s'était ensuite installé à Toulouse. Converti à l'islam à la fin des années 90, il se serait radicalisé en 2004, en même temps que son frère. Selon une note des services de renseignement, révélée par Le Monde, Fabien Clain apparaît dès 2001 dans le radar de l’antiterrorisme. "Son frère Michel et lui ont fondé un groupuscule salafiste et épousé deux converties qui portent la burqa, ce qui leur vaut le surnom de "clan des Belphégor" dans le quartier du Mirail", écrit le quotidien.
Toujours selon Le Monde, en 2004, "leur groupuscule fusionne avec une autre communauté, structurée autour d’un Français d’origine syrienne, Olivier Corel, dit "l’Emir blanc" ". C’est pendant leurs réunions avec la cellule d’Artigat, très active en Ariège dans les années 2000, que Fabien Clain côtoie les frères Merah.
En 2009, Fabien Clain est condamné à cinq ans de prison pour avoir mis en place une filière permettant aux apprentis jihadistes français de se rendre en Irak. Mohamed Merah lui aurait adressé une lettre avant son procès, comme le rapporte l'Express. "Dans son livre "Merah. L'itinéraire secret" (2015, Nouveau Monde éditions), le journaliste Alex Jordanov raconte que "le tueur au scooter" s'inquiète à la fin des années 2000 du procès à venir de Fabien Clain. Si bien qu'il prend des nouvelles de lui grâce à son frère et va jusqu'à lui écrire une lettre depuis sa cellule, où il purge une peine pour des faits de délinquance".
A sa libération en août 2012, Fabien Clain paraît enclin à une nouvelle vie. Le site de la1ere.fr raconte qu'il s'installe en Normandie. Selon Libération, il était alors interdit de séjour à Toulouse et dans 22 départements. porte plainte contre une émission de "Pièce à convition" (France 3) qui le présente comme un proche de Mohamed Merah. "Je n’ai jamais été proche de Merah ! Quand il a tué tous ces gens, j’étais en prison. J’ai découvert cela dans ma cellule", se défend-il à l'époque auprès de 20 Minutes.
Depuis cette période, Fabien Clain disparaît. Il serait parti pour la Syrie au cours de l'année 2014, en compagnie d'autres membres du groupe de Toulouse, avant d'avoir pu être entendu par les enquêteurs. L'homme reste discret sur les réseaux sociaux jusqu'en avril 2015 pour l'attentat raté de Villejuif. A cette occasion, les enquêteurs découvrent chez Sid Ahmed Ghlam des messages cryptés indiquant que Fabien Clain aurait participé au recrutement de deux hommes, partis pour la Syrie au début de l'année, comme le rapporte Le Figaro.
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