Air Austral a dévoilé ce lundi 15 juin 2015 les résultats de son dernier exercice. Avec un résultat net positif de 8,76 millions d'euros, la compagnie régionale estime "être en bonne voie pour la durabilité". Pour son PDG, Marie-Joseph Malé, "2014-2015 a été une année de consolidation." En revanche, la dette de la société augmente face à un "renchérissement du dollar considérable". "Le résultat courant est à -3 millions d'euros sous l'effet des changes. Les règles comptables sont venues impacter le bilan de la compagnie", regrette le dirigeant qui reste prudent sur les années à venir.
Comment se porte financièrement Air Austral ?
Air Austral est en convalescence et se porte bien. On a la joie d'annoncer des résultats positifs pour la deuxième année consécutive avec un résultat d'exploitation qui est de 6,9 millions d'euros et un résultat net de 8,7 millions d'euros.
Des bons chiffres à mettre dans un contexte difficile selon vous.
Il y a un certain nombre de points qu'il nous faudra suivre parce qu'ils pourraient se retourner contre Air Austral. Tout d'abord, nous avons un effet change avec le renchérissement du dollar qui a été extrêmement lourd et qui nous conduit à présenter un résultat courant qui est négatif si on intègre cet effet change. Il est à suivre parce qu'il pourrait continuer à nous pénaliser dans les années à venir. Le contexte économique sur cet exercice a été compliqué. Mais nous avons quand même réussi à tirer notre épingle du jeu.
Comment avez-vous gérer cette baisse du tourisme en 2014 ?
Par rapport à nos prévisions, nous avons eu une baisse de trafic global de la métropole. Tous les médias en ont fait l'écho durant cet exercice. On a dû ajuster nos capacités de manière à pouvoir coller au mieux à cette baisse du trafic. Par cette baisse de capacité, nous avons garanti un résultat positif. Il était très important pour nous de ressortir une deuxième année avec un résultat positif.
Êtes-vous satisfait du chemin parcouru ?
Air Austral a traversé une période extrêmement turbulente, on a failli déposer notre bilan il y a quelques années. Nous avons retrouvé l'équilibre l'an dernier et il fallait retrouver les couleurs, même si j'insiste sur le fait qu'il faut faire preuve de modestie et de prudence. Ça ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt : il existe un certain nombre d'éléments qu'il va nous falloir suivre avec beaucoup de rigueur et de précision si on veut éviter de rechuter très rapidement.
Comment abordez-vous les prochains exercices ?
On a trois années devant nous qui sont complexes. En 2016-2017, nous aurons une année intermédiaire avec l'arrivée des avions nouveaux : les 787. C'est un vrai défi opérationnel et financier. Nous aurons aussi l'entrée dans la flotte de deux 777 et la sortie de deux autres. Ces opérations ne sont pas simples à gérer et doivent être suivies financièrement. Cette année sera complexe et l'année en cours est faite pour la préparer au mieux. Ensuite, en 2017-2018, nous aurons une année de consolidation pour évoluer vers un modèle économique avec des avions qui nous permettront de mieux nous développer vers le grand océan Indien.
Dans cette préparation, le coup de pouce fiscal annoncé par Manuel Valls a dû vous rassurer.
C'est un grand moment pour nous. Nous avons cherché à bénéficier de la loi et rien que de la loi en matière de crédit d'impôt et d'aide fiscale sur un seul avion qui ne fait uniquement du régional. On y travaille depuis 6-7 mois de manière considérable avec beaucoup d'énergie. Ça a été une très grande nouvelle de voir ce soutien politique qui nous a été apporté. L'affaire n'est pas terminée. On doit maintenant travailler de concert avec Bercy pour pouvoir concrétiser cela. Tout n'est pas joué. Il faudra essayer de trouver le bon dispositif.
Combien pourrez-vous gagner dans cette affaire ?
C'est plutôt une aide à l'investissement, cela peut aller jusqu'à une trentaine de millions d'euros. Mais c'est une aide qui compense les surcoûts d'exploitation que l'on doit supporter à La Réunion. Ces coûts étaient estimés à ce montant là. C'est de l'économie.
www.ipreunion.com
On est loin de cette compagnie régionale fondée par quelques personnalités amoureux de l'aviation en désenclavant l'île sur l'Océan indien ...
"Air Austral est en convalescence et se porte bien" , mon oeil sans l'argent du contribuable tout le reste est du vent .
Air Austral est malade , sa comptabilité analytique nous intéresse