Agression mortelle des Aho-Nienne : dernier jour de procès

Filomar, Célina et Robert condamnés à la perpétuité

  • Publié le 3 février 2017 à 17:00

Ce vendredi 4 février 2017, se termine le procès de l'agression mortelle du couple Aho-Nienne.Les réquisitions ont été prononcées ce jeudi par l'avocat général : perpétuité pour Evelyne Filomar et Jimmy Célina, les "cerveaux" de l'opération. Des peines de prison ont été requises pour les autres protagonistes (30 ans pour Mickaël Robert, 15 ans pour Elsa Gonthier et 7 ans pour Carole Gravier).

14h11 : Les accusés ont un délai de 10 jours pour faire appel. L'audience est levée.

14h10 : La cour reçoit l'ensemble des parties civiles en constitution et ordonne une expertise médicale dans le cadre des demandes de dommages et intérêts.

13h58 : L'audience civile est ouverte. Maître Hoarau prend la parole. Il sollicite 100 000 euros de dommages et intérêts pour Jean-Hugues et Jean-Luis Aho-Nienne.

13h48 : Fin du délibéré. Les accusés sont invités à se lever.

Evelyne Filomar a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. La peine est assortie de 22 ans de sûreté.

Jimmy Célina a également été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

Mickaël Robert est lui aussi condamné à la éclusion criminelle perpétuité, alors que l'avocat général avait requis une peine de 30 ans d'emprisonnement. Le jeune homme est effondré.

Elsa Gonthier écope de 20 ans alors que la peine requise était de 15 ans.

Carole Gravier reçoit cinq ans. Mais elle reçoit un aménagement de peine qui lui permettrait de sortir ce soir.

11h19 : Les débats sont terminés.

11h16 : Les accusés sont invités à se lever. Le président de la cour leur demande de prononcer un dernier mot.

En larmes, Evelyne Filomar : "Pardon. La vie n'a point de prix. Personnellement, mi peu que accepter. Pardon."

Jimmy Célina : "J'ai fait la pire erreur de ma vie. J'en accepterai les conséquences et je demande à la famille Aho-Nienne sincèrement pardon."

Mickaël Robert : "Je demande à la famille Aho-Nienne de me pardonner. J'ai fait des choses horribles. Je leur souhaite de passer à autre chose. C'est la cour qui va décider. Je l'assume."

Elsa Gonthier : "Je voudrai sincèrement demander pardon. Je regrette ce qui s'est passé. J'accepterai ma peine, je ferai pas appel aussi. Je veux pas qu'on revive encore une fois ce calvaire."

Carole Gravier : "Je présente toutes mes excuses à la famille. Nou voulai pas tout ça. Vraiment vraiment désolée."

10h58 : "La justice est ce qu'elle est, nous n'avons pas à commenter une décision de justice" souligne t-il.

Pour Evelyne Filomar qui acceptera la sanction, quelle qu'elle soit : "Elle fait son devoir." En désignant l'ensemble des accusés : "Ils sont tous embarqués dans la même galère. Ils ont tous joué leur rôle."

10h54 : L'avocat poursuit : "Ils ont pris des risques. C'est ce risque que vous allez devoir juger. Est-ce que c'était une volonté de leur part de tuer 4 personnes pour prendre des clés et ouvrir le coffre ? Ils ont commis des violences abominables qui méritent la réclusion criminelle".

10h51 : "Lorsqu'elle a réalisé l'importance de ce sacrifice par le sang, elle refuse presque de monter dans la voiture. C'est Jimmy Célina qui lui dit "viens, tu n'es pas abandonnée". Je suis persuadé qu'il n'a aucune intention de commettre la mort. Il ne voulait pas tout ça. Personne ne voulait tout ça." souffle l'avocat.

10h45 : En parlant Jimmy Célina et de sa relation avec Evelyne Filomar, c'est "un homme qui a du courage".

Au moment des faits : "ils ne peuvent pas comprendre qu'il n'y a pas d'argent. C'est leur obsession. Evelyne est une mère abandonnée, capable de se sacrifier jusqu'à la dernière goutte de son sang pour ses enfants. La meneuse, la têtue, se déchaîne. En mode no limit !"

10h42 : Il reprend avec l'enfance instable d'Evelyne Filomar : "Elle se croit abandonnée, elle fait des mauvais choix. Choix de stupéfiants, choix du rhum. Qui continue quand même à avoir sa vie de femme. On continue et on trouve Jimmy".

Il reconnaît que Jimmy Célina a profité de "la faiblesse d'un marmaille pour en tirer profit".

10h38 : La séance est reprise avec la plaidoirie de Maître Raffi, avocat d'Evelyne Filomar et de Jimmy Célina. Il précise que, quelle que soit la décision rendue par les jurés, ils ne feront pas appel.

10h10 : L'audience est suspendue quelques minutes.

10h05 : L'avocat général a requis 30 ans de réclusion criminelle contre Mickaël Robert. "Il est réadaptable. On pourra le remettre de façon viable, dans la société." juge t-elle. En s'adressant aux jurés : "La peine des Aho-Nienne ne disparaîtra pas avec votre décision. Elle n'enlèvera pas l'absence des parents." 

10h00 : L'avocate rappelle l'enquête de personnalité de son client. Immature, réservé, intimidable, son niveau intellectuel est "moyen-faible". Elle rappelle que Mickaël Robert est toujours "éperdument amoureux" de Carole Gravier. Il reste son "chevalier servant". C'est la seule relation amoureuse qu'il ait vécu, ce qui pourrait expliquer une "dépendance".

09h49 : Pour elle, pas de doute. Mickaël Robert est bien au courant de la présence de cette barre de fer. L'avocate revient sur la durée exacte du calvaire. Le déchaînement de violence aurait ainsi duré "15, 20 minutes". Elle insiste sur le fait que son client n'était pas "la tête pensante" de l'opération, convaincue qu'il est "moins malin que les autres".

"Vous allez devoir juger M. Robert. Il a commis un vol, des violences. Ces violences ont entraîné le décés de deux personnes et des séquelles sur deux autres. Oui, il est coupable" concède t-elle.

09h43 : "Mickaël Robert, il arrive en savates. C'est Madame Filomar qui lui trouve des chaussettes. C'est Madame Gravier qui va mettre le père de son enfant dans cette situation. C'est sûr, M.Robert, on a pas besoin de lui mettre le couteau sous la gorge" développe t-elle.

09h36 : Elle indique que le jour de la reconstitution des faits, les accusés "ne fanfaronnaient pas".

En s'adressant aux jurés, l'avocat leur demande de se rappeler le serment qu'ils ont prêté : n'écouter ni la haine, ni la méchanceté.

09h30 : Au tour de Maître Khlifi-Ethève de plaider. Elle défend Mickaël Robert, le troisième protagoniste du trio meurtrier. Ses premiers mots vont à la famille Aho-Nienne, "admirable" et qui "force le respect". Elle salue les deux fils, des victimes qui sont restées sincères sur leur version des faits.

L'ensemble des proches est venu à l'audience, vêtu de blanc.

09h29 : Il lit un courrier qu'Elsa Gonthier a envoyé à sa mère depuis sa cellule : "J'étais au mauvais endroit au mauvais moment. Maman, viens me voir. J'ai été piégée. Je suis désolée, j'ai tout perdu. Toute ma vie, je t'ai déçu. Je t'aime maman. Ne m'oublie pas, pardonne-moi.

09h20 : L'avocat rappelle qu'expertises et entourage d'Elsa Gontier se sont accordés à dire que la jeune fille est "influencable". Mais pourquoi ? "Tout le monde peut dire non. Roland Célina a eu la force de dire non. Heureusement que c'était la famille ! Comment elle réagit à ça? Madame Gonthier, c'est une petite fille."

"La seule visite extérieure qu'a eu Madame Gonthier, c'est son avocat. Comment elle peut résister, alors qu'elle a toujours été violentée ?" s'interroge t-il. 

09h10 : Il enjoint les jurés à faire la distinction car, selon lui, l'accusée n'a eu qu'un rôle "d'exécutant". Tandis que Jimmy Célina et Evelyne Filomar nourissaient le projet de braquer cette station-service depuis deux ans, Elsa Gonthier a rejoint l'opération quelques dizaines d'heures plus tôt. "Est-ce qu'à un instant, Madame Gonthier a vu le sang sur les murs ? A entendu les cris ? Elle est dans la voiture. Elle n'a jamais levé la main." fait-ill remarquer.

Il précise qu'Elsa Gonthier a jeté l'argent dès le lendemain. En rappelant qu'à la base, elle a "tout fait pour ne pas mettre à excécution son rôle". Initialement, c'est elle qui devait se rendre sur les lieux pour ligoter les victimes.

09h04 : Suit la plaidoirie de l'avocat d'Elsa Gonthier. "Nous sommes tous réunis aujourd'hui pour une seule chose. C'est la requête des parties civiles qui nous dit "que justice soit rendue !". C'est la quête de la société" commence t-il.

Il s'adresse aux jurés : "Vous allez rendre la justice, en fonction de ce qui a été fait et en fonction de ce qui n'a pas été fait. La question est simple : ma cliente mérite t-elle 15 ans ou pas ?".

9h00 : Il interpelle Carole Gravier. "Pour votre fille, vous serez toujours une étragère. Ça, c'est votre vraie punition. Vous aurez payé cher votre repas" déplore l'avocat. Il conclue en saluant l'hommage de la maison Aho-Nienne envers les défunts. Face à des "parties civiles aussi nobles", il ne craint pas de demander l'acquittement de sa cliente. 

"Le couple Célina et Filomar, c'est une machine de guerre" s'exclame t-il.

8h55 : L'avocat refuse que sa cliente soit mêlée à l'horreur et à la souffrance. Il assure l'avoir prévenue, en amont, que s'il y avait "du sang Aho-Nienne" sur ses mains, il refuserait de traiter son dossier.

Il rappelle qu'Elsa Gonthier a indiqué qu'elle ne souhaitait "pas tuer le chien", ce qu'il souligne. En revenant à sa cliente, il met en avant ses deux petites filles. "De facto, elle aura déjà fait deux ans d'emprisonnement. C'est au compteur", puis en s'adressant à l'avocat général, il estime que ce dernier "ratisse un peu trop large". 

8h50 : Selon lui, sa cliente n'a occupé qu'un rôle passif. "Elle n'était pas libre de ce qu'elle faisait, elle était sous la contrainte, sous l'influence ! Lorsque l'on est sous pression, on n'est pas responsable. On n'a pas la distance pour dire non. "

Carole Gravier se serait ainsi retrouvée "au mauvais endroit, au mauvais moment". Il demande aux jurés de faire la différence entre l'émotion et la réflexion.

8h44 : En désignant Evelyne Filomar : "Moi-même, je ne suis pas sûr de ne pas avoir peur devant elle". Il prend à parti les jurés : "Vous l'auriez fait, vous ? Vous seriez allés voir la gendarmerie pour les dénoncer ?" .

"Même les enfants des assassins, même les enfants des criminels ont le droit d'avoir faim" ponctue l'avocat en évoquant le repas au restaurant. Il continue en rappelant la vie sentimentale de Carole Gravier, qui a quitté son premier compagnon car il ne travaillait pas : "Cette jeune fille ne se contente pas des allocations !".

8h30 : L'audience reprend avec les plaidoiries de la défense. Maître Georges-André Hoareau commence, en évoquant les faits comme un "tsunami". Jean-Hugues et Jean-Luis Aho-Nienne sont assis aux premières loges et écoutent attentivement.

Selon l'avocat, sa cliente Carole Gravier fait partie des "dommages collatéraux". "Plus les actes de barbarie seront soulignés, plus le rôle de ma cliente sera relativement faible" juge t-il en rajoutant que Jimmy Célina et Evelyne Filomar auraient pu se montrer violents avec Carole Gravier. "Ce procès n'est pas le mien" souligne t-il.

En parlant des photos du bain de sang qui ont été projetées la veille et en s'adressant directement aux jurés : "elles n'ont rien à voir avec ma cliente". Il fait une comparaison avec la vente des armes, estimant que l'argent sert au "confort quotidien" des Français. "Sommes-nous pour autant receleurs d'un crime contre contre l'humanité ?" interroge t-il la cour. Il insiste sur le fait que le butin a été partagé en 4 et non en 5. Carole Gravier n'a en effet pas participé à la distribution.

Pour rappel, les faits se sont déroulés en janvier 2015. Émile et Odette Aho-Nienne se font sauvagement agressser à coups de barre de fer par trois individus et décèdent peu de temps après. Leurs fils sont également gravement blessés. Les cinq auteurs présumés ont été placés en détention provisoire suite à leur interpellation. L'affaire avait provoqué colère et indignation sur toute l'île.

Ce mardi, Elsa Gonthier et Evelyne Filomar ont été les premières accusées à être interrogées. Entre pleurs et excuses, Evelyne Filomar s'est notamment fendue d'un long discours. L'avocat général et la partie civile se sont d'ailleurs interrogés sur sa sincérité. Revivez la première journée du procès avec notre précédent live. Ce mercredi, Carole Gravier, Jimmy Célina aisi que Mickaël Roberts ont répondu aux questions de la cour. Les expertises psychiatriques ont également été dévoilées. Il en ressort que l'ensemble des auteurs présumés était lucide et conscient de leurs actes au moment des faits : retrouvez ces informations ici. Ce jeudi, les réquisitions ont été prononcées par l'avocat général, avec la perpétuité pour Evelyne Filomar et Jimmy Célina ainsi que des peines d'emprisonnement (30 ans pour Mickaël Robert, 15 ans pour Elsa Gonthier et 7 ans pour Carole Gravier). Retrouvez ces informations ici.

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1 Commentaires
Jose
Jose
7 ans

Bravo Mr Le Juge vous avez dépassé les demandes de l'avocat général, ça fera peut être une petite consolation pour la famille et les proches des victimes. En espérant qu'un tel déchaînement de violence aveugle et débile ne se reproduise jamais.