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Incidents à Metz: la tribune des pétards fermée en attendant le verdict

  • Publié le 9 décembre 2016 à 01:43

La tribune d'où étaient partis les pétards lors du match Metz-Lyon du week-end dernier, dont l'un avait touché le gardien lyonnais Anthony Lopes, a été fermée jeudi à titre conservatoire par la Ligue (LFP) en attendant qu'elle se prononce sur le fond.


"Au vu de la gravité des faits" survenus lors de ce match définitivement interrompu au bout d'une demi-heure de jeu, la commission de discipline de la LFP a décidé de "fermer la tribune Est dans sa totalité", c'est-à-dire de prononcer un huis clos partiel dans le stade Saint-Symphorien d'ici les résultats de l'instruction qu'elle va désormais mener, et qui devrait durer trois semaines.
Les prochains matches à domicile de l'équipe grenat sont prévus les 14 et 21 décembre (contre Toulouse en Coupe de la Ligue puis Guingamp en L1).
Le FC Metz avait voulu montrer sa bonne volonté dès avant la décision de la commission en annonçant plus tôt, dans l'après-midi, la fermeture "jusqu'à nouvel ordre" de la tribune "Est basse", le tronçon d'où étaient partis les pétards.
Le club lorrain risque gros: une défaite sur tapis vert pourrait être prononcée alors que le club lorrain menait 1 à 0 à la 30e minute quand le match a été arrêté au moment des dérapages.
- Un homme interpellé -
Avant même la fin de l'instruction, la LFP a en effet d'ores et déjà prévenu qu'elle se montrerait "intransigeante dans la suite qui sera donnée à ce dossier".
"Les incidents qui se sont produits samedi dernier au Stade Saint-Symphorien lors de la réception de Lyon sont inadmissibles et ont prouvé qu'une ligne rouge avait été franchie", soulignait le président messin Bernard Serin dans un communiqué.
Son club compte aussi renforcer les mesures de sécurité dans son antre. Ainsi, "une commission sera constituée, qui aura pour mission d'étudier toutes les mesures nouvelles et innovantes à mettre en oeuvre (...) pour maximiser la sécurité au Stade Saint-Symphorien déjà très importante et dépasser les exigences règlementaires habituelles".
Le FC Metz précise que les détenteurs d'un abonnement dans la tribune visée seront replacés gratuitement ailleurs dans le stade ou seront remboursés à hauteur de la moitié du prix de leur abonnement.
Le match de L1 Metz-Lyon, commencé samedi dernier à 20H00, avait dû être interrompu d'abord provisoirement vers 20H30, puis arrêté définitivement vers 21H20 par l'arbitre Lionel Jaffredo, après concertation avec les délégués de la LFP et les pouvoirs publics.
Lopes avait expliqué dimanche souffrir de "surdité traumatique sans conséquence pour (son) avenir". Le portier était titulaire mercredi avec l'OL en Ligue des champions face au FC Séville (0-0).
Un homme de 23 ans, interpellé mercredi matin dans le cadre de l'enquête sur ces jets de pétards, était toujours en garde à vue jeudi en fin d'après-midi. Ce père de famille "se déclare sympathisant sans être officiellement membre de la Horda Frénétik", ce groupe de supporters ultras de Metz qui occupe la tribune d'où ont été lancés des pétards, et a reconnu en avoir lancé un, selon le parquet de Metz.
- #Netuezpaslefoot -
Ces incidents à Metz ont provoqué un tollé général. Les joueurs et arbitres de la 17e journée de L1 et de la 18e journée de L2 porteront ce week-end lors des échauffements un t-shirt "#Netuezpaslefoot" pour dire "non" à la violence après les jets de pétard sur Anthony Lopes, ont indiqué jeudi la Ligue (LFP) et le syndicat des joueurs (UNFP).
Les joueurs, entraîneurs, staffs technique et médical, ainsi que les arbitres revêtiront ce t-shirt qui présentera également dans la dos la mention "Tous Unis? Tous concernés".
Le co-président de UNFP, Sylvain Kastendeuch, a adopté un ton plus grave dans un communiqué séparé: "N'aurions-nous donc rien retenu de l'histoire ? Qui se souvient des années 80, des morts et de l'horreur devenue quotidienne, ordinaire, doit se lever (...) pour faire barrage à la violence".

Par Shahzad ABDUL - © 2016 AFP
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