Pour ses propos sur les enfants musulmans

Le maire de Béziers Robert Ménard jugé pour "provocation à la haine"

  • Publié le 8 mars 2017 à 21:55

Le maire de Béziers Robert Ménard, proche du FN, a comparu mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour provocation à la haine pour avoir déclaré qu'il y avait trop d'enfants musulmans dans les écoles de sa ville.


L'élu est poursuivi pour avoir publié sur Twitter le 1er septembre 2016 le message suivant: "#rentréedesclasses: la preuve la plus éclatante du #GrandRemplacement en cours. Il suffit de regarder d'anciennes photos de classe". Il est également visé pour avoir déclaré sur LCI le 5 septembre: "Dans une classe de centre-ville de chez moi, 91% d'enfants musulmans. Évidemment que c'est un problème".


La "provocation à la haine" est passible d'un an de prison et de 45.000 euros d'amende.
A l'audience, Robert Ménard a affirmé "ne pas comprendre" en quoi ses propos "posaient problème": "Chaque fois que je m'emploie à décrire la réalité, ce n'est pas pour stigmatiser mais trouver des solutions à des questions difficiles", a-t-il expliqué, se posant en chantre de la "mixité et du vivre ensemble."
"Je ne trouve pas souhaitable pour les enfants et leurs mamans qu'il y ait des écoles ghetto. Et pour trouver des solutions, il faut dire ce qu'il en est", a-t-il avancé, estimant qu'on lui fait "un mauvais procès".


Interrogé par la présidente sur l'emploi de l'expression "grand remplacement" théorisée par l'écrivain d'extrême-droite Renaud Camus, pour qui il existerait un processus de substitution de population sur le territoire français, Ménard parle d'une expression "pragmatique" et "parlante".
"C'est vrai qu'il y a 25 ans nos écoles n'étaient pas composées des mêmes enfants qu'aujourd'hui", a-t-il observé, affirmant ne pas partager cette "théorie conspirationniste".
"Vous avez pourtant commandé à Renaud Camus un livre sur Béziers", s'est amusé le procureur. "Il écrit aussi des guides touristiques", lui a répondu M. Ménard.
La présidente lui a lu un autre tweet du 3 octobre, accompagné d'une vieille photo de classe, dans lequel il justifie ses propos: "C'est le moyen le plus simple, le plus frappant de vérifier que l'invasion migratoire n'est pas un fantasme".
Les avocats de six associations antiracistes, parties civiles, ont dénoncé "la lâcheté" du maire de Béziers qui "n'assume pas ses propos qui "alimentent la peur et le rejet de l'autre", même si "leur sens est pour tous évident". Les réquisitions sont attendues dans la soirée. Le jugement sera mis en délibéré.

- © 2017 AFP

guest
0 Commentaires