Trafic ferroviaire

Aucun train gare de Lyon ce week-end pour cause de travaux

  • Publié le 17 mars 2017 à 10:04

La SNCF va interrompre la circulation des trains en gares de Lyon et de Bercy à Paris pendant tout le week-end, une opération "inédite" de travaux qui s'avère indispensable pour renouveler les systèmes d'aiguillage.

Les 18 et 19 mars, pendant 48 heures, aucun train ne circulera au départ ni à l'arrivée des gares de Paris-Gare de Lyon et Bercy. Il s'agit de la première opération de cette envergure pour la SNCF.

La fin de semaine s'annonce donc compliquée pour les voyageurs qui ne seraient pas encore informés de cette opération, préparée depuis des mois.
Les TGV, Intercités et TER qui utilisent habituellement les gares de Lyon et de Bercy seront déroutés: la SNCF annonce des "fréquences allégées" et des "redirections vers d'autres gares franciliennes", Charles-de-Gaulle 2 TGV, Marne-la-Vallée, Versailles-Chantiers, Massy-Palaiseau, gare de l'Est, gare Montparnasse et gare d'Austerlitz.

Aucun TER ne circulera entre Dijon et Paris et les circulations du RER D et de la ligne R du Transilien seront également modifiées. En revanche, ni les métros ni le RER A ne seront pénalisés par ces travaux.

Au total, 243 trains grandes lignes circuleront, soit un plan de transport allégé de 50 à 80% en fonction des lignes, précise la SNCF. Côté voyageurs, au lieu des 300.000 qui transitent par ces gares le week-end, la SNCF en attend 120.000. L'enjeu est de taille: il s'agit de donner un coup de jeune à l'aiguillage de la gare de Lyon, qui contrôle également la gare de Bercy-Bourgogne-Pays-d'Auvergne, grâce au numérique.

Exit donc les deux postes d'aiguillage qui datent des années 30, figurant ainsi parmi les plus anciens de France. "C'est une opération inédite par son ampleur", a résumé le directeur général délégué de SNCF Réseau, Claude Solard, lors d'une visite de la nouvelle tour de contrôle de la gare de Lyon, à Vigneux-sur-Seine (Essonne).

Avec d'autres installations réparties sur les neuf premiers kilomètres de voie, les aiguillages seront désormais reliés à la tour de contrôle de Vigneux-sur-Seine, à une vingtaine de kilomètres au sud de Paris, d'où ils seront télécommandés. "La tour va gérer l'ensemble de l'exploitation du complexe de la gare de Lyon", précise Claude Solard. Au total, "400 personnes seront mobilisées pour faire basculer" les anciennes installations vers les nouvelles, avec des phases de test, avant que tout ne "fonctionne au numérique lundi matin", poursuit M. Solard.

- Plus de réactivité -

La tour de contrôle, "un des centres névralgiques de la SNCF Réseau", selon Claude Solard, est munie d'une grande salle d'exploitation où de nombreux écrans informatiques surveillent et retracent les itinéraires des trains. Ici, plus de leviers à basculer ou de boutons à presser: les circulations seront enregistrées dans un ordinateur qui actionnera automatiquement l'aiguillage. En parallèle, des agents superviseront l'ensemble de la circulation des trains en temps réel.
"Là, d'un seul coup, avec un aperçu global" de la zone de trafic, "tout le monde dispose de la même vision en temps réel, ce qui permet d'être beaucoup plus réactif", a expliqué Laurent Quelet, directeur circulation de SNCF Réseau.

Cette réactivité permettra d'assurer "une gestion plus optimale d'un incident en concentrant les centres de décisions et les informations", ajoute-t-il.
La SNCF anticipe une meilleure ponctualité des trains, moins de pannes et une circulation plus fluide grâce à cette modernisation, selon Claude Solard.
La nouvelle tour de contrôle ferroviaire verra passer 980 trains chaque jour: 420 RER D, 200 TGV, 100 remontées et descentes du technicentre sud-est européen, et 260 TER et Intercités.

Aux manettes, 60 agents de circulation vont se relayer 24h sur 24h et 7 jours sur 7 pour commander l'ensemble des circulations de trains sur les neuf premiers kilomètres de voies.

Cette opération, d'un montant de 200 millions d'euros, s'inscrit dans un cadre plus large de modernisation des systèmes d'aiguillage de la SNCF.
Un programme est en cours pour les transférer vers 16 tours de contrôle et un centre national opérationnel. Aujourd'hui, six centres sont déjà opérationnels, notamment à Dijon, Lyon, Strasbourg, Bordeaux et Rennes. Depuis quatre ans, et jusqu'en 2032, 5 milliards d'euros seront investis, à raison de 300 à 350 millions d'euros par tour de contrôle.
AFP

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