Présidentielle

Face au "désordre", Le Pen veut "rendre la France à la France"

  • Publié le 19 mars 2017 à 11:29

Marine Le Pen, en réunion publique à Metz samedi, a appelé à "rendre la France à la France", la candidate FN à la présidentielle s'inquiétant du "désordre généralisé" dans tous les domaines, notamment en matière de lutte contre le terrorisme, après l'attaque d'Orly.


Face au terrorisme, "notre gouvernement est dépassé, ahuri, tétanisé, comme un lapin dans les phares d'une voiture", a affirmé Mme Le Pen devant près de 2.500 personnes et une salle pratiquement pleine, quelques heures après qu'un homme a ouvert le feu sur des policiers lors d'un contrôle routier à Garges-lès-Gonesse, puis attaqué des militaires de l'opération Sentinelle à l'aéroport d'Orly qui l'ont abattu.
La réplique du Premier ministre, Bernard Cazeneuve, a été immédiate, dénonçant dans une déclaration à l'AFP les "outrances" de la patronne du FN à qui il a demandé de la "dignité".
Devant un public particulièrement enthousiaste, agité de drapeaux tricolores, Mme Le Pen a mis en cause "la lâcheté de toute la classe politique devant le fondamentalisme islamiste", "lâcheté (qui) continue d'inspirer le programme de (ses) concurrents" au scrutin présidentiel.
En France, "il y a des gens qui tirent dans la foule, qui rafalent des salles de concerts, qui écrasent des femmes, des enfants, des pères, des mères avec un camion, qui tuent des enfants juifs devant leur école parce qu'ils sont juifs, abattent des policières", etc., a tonné Mme Le Pen contre ceux qui "refusent de voir cela".
Pour celle qui a parmi ses slogans de campagne "remettre la France en ordre", "aucun domaine aujourd'hui n'échappe au désordre généralisé".
Face à l'abstention, Marine Le Pen, donnée en tête du premier tour par les sondages, a promis un bulletin de vote "enfin utile" loin de ceux qui disent : "Ce n'est pas possible, on n'a pas le droit ou c'est contraire à telle ou telle exigence de l'UE ou de Washington".
Elle entend "mettre en sécurité le peuple français" avec une République "redevenue conquérante" face aux "communautarismes". Et de citer pour exemple la venue d'un ministre turc en campagne référendaire à Metz il y a une semaine.


- Attaques contre Fillon et Macron -


Sous les "On est chez nous", et quelques "La France aux Français", "Pas d'islam !" ou "Tous des pourris", Marine Le Pen a rejeté les "caricatures" sur ses propositions concernant les frontières. "Ce que je veux, ce n'est pas fermer les frontières, c'est simplement en avoir ! Et les contrôler !".
"La frontière n'est pas un mur, c'est un filtre (...) qui limite le passage de ce qui est mauvais, mais n'oublions pas, laisse passer ce qui est bon", a expliqué la dirigeante d'extrême droite.
Elle a rappelé, sans le préciser, son souhait en cas d'élection d'un "dispositif particulier" pour les travailleurs frontaliers, dans cette région qui en compte beaucoup. Cela provoquerait le retrait français de l'espace de libre circulation Schengen.
Mme Le Pen a aussi attaqué François Fillon et Emmanuel Macron en "rappelant aux Français que l'Etat est un outil à leur service, pas un moyen d'enrichissement pour quelque rentier de la vie publique ou quelque anciens banquier".
En matière de santé, "tous les Français auront accès à des soins de qualité sans avoir à retarder leur prise en charge faute d'argent", a-t-elle promis, grâce notamment à une "règle d'or" sur les frais de gestion des complémentaires santés et une "baisse du prix des mutuelles".
Mme Le Pen entend aussi faire de l'Etat un "garant de l'égalité d'accès au service public" en "renationalisant les autoroutes", et via un "vaste plan d'investissement vers nos voies ferrées, canaux et autoroutes", sans plus de précision.
Au moment où les accusations d'antisémitisme visent certains de ses proches et où les affaires judiciaires polluent sa campagne, elle s'en est en une nouvelle fois pris aux médias "acharnés" et à un "+Système+ qui veut à tout prix se maintenir".

Par James PHEBY - © 2017 AFP

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