Anne-Marie Collomp craint pour la vie de son mari

Otage au Nigéria : le Quai d'Orsay se veut rassurant

  • Publié le 12 janvier 2013 à 10:02

Le Quai d'Orsay a appelé Anne-Marie Collomp aux alentours de 00 heures 30 (heure de La Réunion) ce samedi 12 janvier. Inquiète, suite à l'intervention militaire de la France au Mali, elle craint que son mari, Francis Collomp, enlevé au Nigéria le 19 décembre 2012 soit exécuté par ses ravisseurs. L'interlocuteur du ministère des affaires étrangères s'est voulu rassurant. "La personne a dit à Anne-Marie que Francis Collomp n'était pas directement concerné puisqu'il n'a pas été enlevé au Mali mais au Nigéria", indique Gilda Marbois, belle-soeur de l'ingénieur français.

Selon Gilda Marbois, le Quai d’Orsay a assuré, en substance, à sa soeur, Anne-Marie Collomp, qu’elle n’avait pas à craindre concernant la vie de son mari suite à l’annonce, ce vendredi 11 janvier, du soutien militaire de la France à l'armée malienne dans sa guerre contre les insurgés islamistes. Elle explique que l’interlocuteur du ministère des affaires étrangères a indiqué que "l’ingénieur français n’était pas concerné puisqu’il a été enlevé au Nigéria". "Certes, mais le groupe qui a revendiqué l'enlevèment a bien dit qu'ils le faisaient pour faire pression sur la France pour qu'elle n'intervienne pas au Mali. Ce qui est le cas aujourd'hui", commente-t-elle.

Malgré cet appel, la belle-famille de l’otage français ne cache toujours pas son angoisse. "Ma soeur se demande ce que vont faire les ravisseurs. Elle a peur, nous avons peur, que pour se venger, ceux qui ont enlevé Francis le tuent. Dès que l'annonce a été faite par le président de la République, ma soeur s'est postée devant la télévision. Elle est à la recherche de la moindre information", expliquait, notamment, Gilda Marbois ce vendredi soir.

Et pour cause. François Hollande a justifié cette intervention par la lutte contre le terrorisme et la défense d'un pays "ami", sans faire aucune référence aux huit otages français, dont Francis Collomp, détenus par des activistes dans la région et qui risquent de pâtir de cette intervention.

Une intervention française au Mali qui est arrivée alors que l'après-midi même au domicile portois de Gilda Marbois, un collectif "pour la libération de Francis Collomp enlevé au Nigéria le 19 décembre 2012" a été créé à l'initiative d'Anne-Marie Collomp et de la  belle-famille de l'ingénieur français. Les statuts du collectif seront déposés ce lundi 14 janvier en préfecture.

"L'objectif est d'organiser toutes les actions susceptibles d'aboutir à la libération de mon beau-frère", expliquait Gilda Marbois vendredi après-midi. Autour de cette revendication, le collectif veut rassembler le plus grand nombre de personnes au delà des confessions religieuses, des clivages politiques et des appartenances  ethniques. Il a prévu de tenir une première grande action le dimanche 20 janvier, date qui marquant le premier mois de détention de l'otage français, et a aussi l'intention de coller des affichettes à l'effigie de Francis Collomp dans les lieux publics et de faire circuler une pétition réclamant sa libération.

Le collectif veut également "prendre contact et travailler en concertation, autant de fois que possible, avec les autres collectifs et associations demandant la libération d'autres otages français" mais aussi sensibiliser et informer sur la situation de l’otage français. "Nous ne baisserons pas les bras tant que Francis ne rentrera pas à la maison", soulignait Gilda Marbois vendredi après-midi. Une détermination à mettre en parallèle avec celle de certaines familles des captifs demandaient que François Hollande fasse intervenir les forces spéciales françaises "pour libérer les otages dans les camps où ils sont détenus".

À noter qu’Anne-Marie Collomp devrait être reçue par Laurent Fabius avant la fin du mois de janvier 2013.

Le rapt de l'ingénieur français a eu lieu le mercredi 19 décembre 2012, le jour de son anniversaire, à Rimi, à 25km de l’Etat de Katsina, dans le nord du pays.

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