Les conseillers communautaires seront aussi élus en mars

Intercommunalités : discrètes et puissantes

  • Publié le 2 mars 2014 à 05:00

Le 23 mars prochain, près de 600 000 électeurs réunionnais voteront pour élire le maire et les conseillers municipaux de leur commune. A trois semaines du premier tour, le message est bien passé du côté des citoyens et des militants. Et ce dimanche 2 mars 2014, la campagne bat son plein. Mais cette année, les municipales comportent une petite nouveauté : l'élection au suffrage universel des conseillers communautaires. Ces élus siègent dans les intercommunalités, des institutions discrètes, mais au pouvoir (et au budget) non négligeable.

CINOR, CIREST, TCO, CIVIS, CASUD : tout le monde connaît le nom des cinq intercommunalités de La Réunion. Mais peu savent quel est leur rôle. Pourtant, depuis la fin des années 90, les communautés de communes ont gagné leurs galons jusqu’à être aussi, voire plus puissantes que les mairies. Preuve en est cette année, avec l’élection directe des conseillers communautaires à l’occasion des municipales. Comme pour les conseillers municipaux, les candidats doivent être inscrits sur une liste paritaire, à présenter à la préfecture avant le 6 mars à 18 heures.

Les heureux élus le sont pour un mandat de 6 ans. Ils auront alors la responsabilité de gérer le développement et l’aménagement de trois (CINOR), quatre (CASUD), cinq (TCO) ou six communes (CIVIS et CIREST). Par exemple, ce sont les conseillers communautaires qui sont chargés de choisir l’implantation des zones d’activité économique ou commerciale. Ils ont aussi comme mission de préserver l’équilibre social de l’habitat et de la politique de la ville dans la communauté. Kar’Ouest, Citalis, Estival, CarSud, Alternéo… Les intercommunalités sont également responsables du réseau de transport collectifs de plusieurs municipalités. Et malgré les promesses des candidats sur la propreté de leur ville, les conseillers communautaires s’occupent aussi la collecte des déchets et encombrants.

En dehors de ces responsabilités obligatoires, les intercommunalités doivent également choisir parmi six compétences : les équipements culturels et sportifs, l’assainissement des eaux usées, la gestion de l’eau potable, l’entretien de la voirie, la protection et mise en valeur de l’environnement, et l’action sociale. Pour mener à bien ces objectifs, qui doivent être absolument être dans l’intérêt communautaire, les intercommunalités disposent d’un budget conséquent. En 2014, il s’élève par exemple à 218 millions d’euros à la CINOR, et de 187 millions au TCO.

Les ressources sont multiples : en dehors des emprunts et des dotations de l’Etat, la taxe foncière et d’habitation permet de remplir les caisses des communautés d’agglomérations. Une raison de plus de voter le 23 mars prochain. Pour l’instant, seuls les conseillers communautaires sont éligibles au suffrage universel. Les présidents des intercommunalités sont encore saufs. Maurice Gironcel (CINOR), Phlippe Le Constant (CIREST), Jean-Yves Langenier (TCO), Michel Fontaine (CIVIS) et Didier Robert (CASUD) peuvent souffler. Mais cette élection inédite permettra au moins de faire rentrer l’opposition - et des femmes - dans les conseils communautaires. Le tout, dans un seul but : plus de démocratie.

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