Le gouvernement obtient 269 voix pour et 244 contre

Valls II : confiance gagnée, mais majorité fragilisée

  • Publié le 16 septembre 2014 à 18:10

Le deuxième gouvernement de Manuel Valls a obtenu la confiance des députés, ce mardi 16 septembre 2014, avec 269 voix pour, 244 contre et 53 abstentions. Le Premier ministre conserve donc une majorité, mais qui s'est effritée par rapport au vote de confiance de son précédent gouvernement le 8 avril dernier (306 voix pour, 239 contre et 26 abstentions). Quelques heures auparavant, le Premier ministre avait prononcé son discours de politique générale en réaffirmant sa volonté de mener les réformes engagées "jusqu'au bout ", mais en tentant aussi d'apaiser la "fronde" d'une partie de sa majorité en assurant que "nous refusons le choix de l'austérité". Il avait également annoncé que les élections départementales auront bien lieu en mars 2015, les élections régionales étant quant à elles prévues pour la "fin 2015".

Sans grand suspense, les députés ont voté la confiance au gouvernement Manuel Valls. Mais les abstentionnistes – dont Thierry Robert et Huguette Bello – ont vu leurs rangs grossir, passant de 26 à 53 en quelques mois et donnant au Premier ministre une majorité beaucoup plus fragile. Parmi les députés socialistes, si les 5 Réunionnais – Ericka Bareigts, Monique Orphé, Patrick Lebreton, Jean-Claude Fruteau et Jean-Jacques Vlody – ont voté pour, les "frondeurs" ont quasiment triplé leur nombre, passant de 11 à 31.

Manuel Valls s’est pourtant échiné lors de son discours de politique générale à donner des gages de son attachement aux valeurs de gauche. Tout d’abord en répondant indirectement au Medef et à Pierre Gattaz, en affirmant que "personnes ne doit prendre le risque d’affaiblir par je ne sais quelle provocation le dialogue social", en assurant "qu’il n’y aura pas de remise en cause des 35 heures", que "réformer ce n’est pas réduire le SMIC" et enfin que le "modèle social français n'a pas vécu, n'est pas dépassé, mais est au coeur de l'identité de la nation".

Ensuite en proclamant que "nous refusons le choix de l’austérité", en annonçant notamment une revalorisation du minium vieillesse à 800 euros et une prime exceptionnelle pour les retraités gagnant moins de 1200 euros par mois. De plus, d'après Manuel Valls, "6 millions de ménages seront concernés par une baisse de l'impôt sur le revenu" en 2015.

Pas de quoi toutefois infléchir la politique économique gouvernementale, celle qui fait bondir toute une frange de la gauche et du parti socialiste. "Il faut maîtriser le niveau des dépenses publiques", a insisté Manuel Valls, estimant également que le CICE et le pacte de responsabilité "commencent à produire leurs effets". Et si le Premier ministre a déclaré croire "à la main visible de l’État", il a aussi rappelé que "ce sont les entreprises qui créent des richesses et des emplois".

Il a par ailleurs évoqué la réforme territoriale, en annonçant que les élections départementales et régionales ne seront finalement pas concomitantes, les premières étant prévues en mars 2015, les secondes à la "fin 2015". Concernant les départements, il y aura "trois solutions", a précisé Manuel Valls : dans le cas d’un département doté d’une métropole (à l’exemple de Lyon) il y aura une fusion entre les deux ; dans un département doté "d’intercommunalités fortes", les compétences seront transférées à une "fédération d’intercommunalités" ; enfin un conseil départemental aux compétences à définir sera maintenu dans les départements ruraux.

Enfin, Manuel Valls a eu un petit mot pour les Outre-mer, qui "peuvent compter sur le gouvernement pour leur développement social, économique et éducatif".

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