Les règles de la réserve marine ne seront pas remises en cause

George Pau-Langevin confirme l'intensification de la pêche "ciblée" des requins tigres et bouledogues

  • Publié le 24 avril 2015 à 12:36

Lors d'une conférence de presse donnée ce vendredi 24 avril 2015 à Saint-Paul, la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin a confirmé l'intensification de la pêche "ciblée" des requins tigres et bouledogues. Celle-ci pourra se faire uniquement par des professionnels jusque dans les zones de protection renforcée de la réserve marine, dont la réglementation ne sera toutefois pas remise en cause.

George Pau-Langevin n’a pas annoncé la révolution que certains attendaient. Certes, les moyens financiers de l’État dans la gestion du risque requin seront renforcés, de 650 000 euros à 1 million d’euros par an sur la période 2015-2020 - soit 6 millions sur 6 ans -, et la pêche "ciblée" des requins tigres et bouledogues sera intensifiée. Mais celle-ci, qui était déjà autorisée sous certaines conditions au sein de la réserve, demeurera très encadrée dans le périmètre du parc marin dont la réglementation ne sera pas remise en cause.

Cette intensification de la pêche ne sera autorisée que pour les professionnels, pourra se faire dans les zones de protection renforcée et restera totalement interdite dans les 5% demeurant sanctuarisés. "La pêche sera intensifiée. On vise à augmenter sensiblement les captures de tigres et de bouledogues, mais nous avons prévu de pouvoir procéder à ces captures ciblées par des professionnels et surtout de permettre qu’elles puissent avoir lieu y compris dans la réserve. Les petits pêcheurs seront associés à cette démarche", a déclaré la ministre des Outre-mer.

Pas d’extension d’autorisation de la pêche dans la réserve pour les plaisanciers donc, ni d'autorisation de la chasse sous-marine. "La biodiversité est un atout pour La Réunion", a souligné George Pau-Langevin. "Il est hors de question de remettre en cause les règles ayant régi à la mise en place de la réserve", a-t-elle insisté, ajoutant "qu’il n’est pas prouvé qu’il y a un lien entre l’existence de la réserve et la recrudescence des attaques de requins".

Selon un communiqué - plutôt approximatif - du ministère des Outre-mer détaillant les "huit initiatives pour accélerer et étendre la mise en oeuvre du plan de réduction du risque requin à La Réunion", l’État s’engage par ailleurs "à augmenter de 50 % les sorties en mer dans le cadre de Cap Requins", mais cette pêche "ne correspond cependant en aucun cas à une éradication qui est irréaliste et contraire aux engagements de la France en faveur de la biodiversité", est-il précisé.

"Il fallait le temps d'analyser la situation..."

Par cette intensification de la pêche et une augmentation des moyens financiers de l’État, "l’objectif est de permettre aux baigneurs et aux amateurs de sport nautique de retrouver la mer et de faire en sorte que le tourisme ne soit pas impacté par la crise requin", a souligné de son côté la ministre. Il s'agit aussi "de mettre en place au plus vite, et en tout état de cause dès cette année, un site sécurisé à Saint-Paul, et d’accélérer la réalisation des projets de Saint-Pierre, de Saint-Leu et de Trois-Bassins", ajoute le ministère. Ce qui avait déjà été annoncé pour la mise en place des "zones expérimentales opérationnelles".

George Pau-Langevin a également confirmé la mise en place d'un "centre de ressources et d'appui pour coordoner les énergies et pour assurer la prévention des usagers", déclarant que "le but ultime est de ne plus revoir le drame de personnes emportées par les requins".

Interrogée sur le temps perdu depuis 2011, la ministre des Outre-mer a toutefois eu du mal à expliquer les atermoiements de l'État dans la gestion de la crise. "Il fallait le temps d'analyser la situation...", s'est-elle contentée de répondre. Par ailleurs, sur la question de la ciguatera, George Pau-Langevin a indiqué que la commercialisation des requins tigres et des bouledogues n'était plus autorisée à Mayotte, tout comme à La Réunion.

Enfin, le ministère annonce que "l’Etat augmentera son soutien aux programmes de connaissance et d'expertise scientifique, notamment pour étendre le réseau de stations d'écoute et mieux suivre les mouvements de squales et pour mieux évaluer les stocks de requins aux abords de La Réunion" et qu'un "soutien financier accru sera apporté aux associations dont les initiatives participent à la réponse globale en matière de prévention et de réduction des risques".

www.ipreunion.com

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10 Commentaires
Crips
Crips
9 ans

En fait, l'état va payer les pêcheurs pour tuer les requins. C'est pour aider la filière pêche ou pour autre chose ?
Même s'il ne restait qu un requin, il pourrait attaquer ceux qui pratiquent hors des zones sécurisées ( baigneurs ou surfeurs ) !!!

Pante971
Pante971
9 ans

Pourquoi ne pas plus controler les pti surfeur qui ne respectent pas les iinterdiction? A oui.... les requins ne votent pas.

tektek974
tektek974
9 ans

Une poignée de nantis a convaincu la ministre d'intensifier le massacrer des requins pour protéger leurs loisirs. Peu importe la réserve qui risque de disparaitre et avec elle la vie qui commençait à poindre,peu importe l'Ile que nous laisserons à nos enfants. Mme George Pau-Langevin un peu de sérieux, de professionnalisme, il y a en cette période de crise beaucoup plus à faire à la réunion que de dilapider l'argent du contribuable au profit de quelques uns. C'est une honte.

Pau
Pau
9 ans

Moi je suis scandalisée par ce qu'est en train de devenir la Réunion...
1 million d'euros qui vont être déboursés par an pour une cause complètement aberrante, OUI je suis d'accord une solution devait être prise, mais elle a été prise à la va-vite.. Et encore une fois c'est la nature qui va en payer les frais... Pêcher intensivement les requins n'est pas la solution!
Et ils pensent quoi, que maintenant le problème est réglé ? Je suis désolée mais ce ne sera pas le cas, des attaques auront encore lieues, le risque 0 n'existe pas.. Et à ce moment là, quelle sera la réponse du gouvernement, exterminer une bonne fois pour toute ces requins?
Ces "seigneurs des mers" comme on les surnomme, sont présents sur Terre, ou plutôt en mer depuis 400 millions d'années, et que dire de l'homme il est la depuis à peine 2 millions d'année qu'il a déjà causé tellement de massacres, de haine et de destruction sur son passage.. Et visiblement c'est loin d'être fini! Par moment j'ai honte.. J'ai simplement honte!

SOS
SOS
9 ans

un clic un vote pour soutenir notre ile

https://secure.avaaz.org/fr/petition/Madame_la_Ministre_des_OutreMers_George_PauLangevin_Le_maintien_de_la_RNMR_sans_modification_des_mesures_de_protection/?pv=4&rc=tagging

   sos
sos
9 ans

Un rassemblement est organisé ce samedi 25 avril sur l’Ermitage à 16h.
Deux points de RDV : Un au boulodrome de l'Ermitage et un second sur la plage au niveau du Mail de Rodrigues.
Le principe est simple, se rejoindre en formant une chaîne humaine symbolique sur la plage, pour montrer notre soutien à la RNMR!
Ce rassemblement se veut:
- Pacifique: pas d'amalgame, ni de polémique. Nous sommes là pour défendre la Réserve.
- Coloré: Venez avec des habits colorés, à l'image d'un écosystème en bonne santé!
- et Impliqué, si cette initiative vous tient à coeur!

Pierre
Pierre
9 ans

Je ne savais pas que le Surf était réservé aux nantis ?
Se baigner aussi est réservé aux nantis ?

Eric
Eric
9 ans

Si les plus gros requins avait été tué ,plus tôt. Il y aurait moins de 400000 pauvre a la ´Reunion.
C,est quoi l'industrie qui rapporte à la Réunion. ( le tourisme) pas l'exportation

Martine
Martine
9 ans

Et qu ensuite on cesse le laxisme envers ceux qui vont à l eau malgré les interdictions, envers les écoles de surf qui font preuve de laxisme envers leurs membres qui me respecteraient pas les règles.

Braver le danger , ce n est plus un acte solitaire si ensuite une communauté entière font payer à tous les reunionnais la bêtise d un des siens.

île propre
île propre
9 ans

C'est très bien. 1 million d'euros par an pour permettre à quelques nantis de surfer !
Massacrer quelques requins,
et surtout, tant qu'à faire, obliger les quelques 400 000 pauvres de la Réunion de les bouffer (faut bien qu'ils servent à quelquechose)
Faut pas gâcher.
La messe est dîte.