Courrier des lecteurs d'Emmanuel Vial

Attaques de requins : qui est responsable ?

  • Publié le 3 septembre 2016 à 09:05

Suite à la dernière attaque survenue a Boucan-Canot sur un surfeur, je suis triste et en colère. Triste car la vie de ce jeune homme de 21 ans qui ne méritait pas cela vient de changer a tout jamais et en colère de voir comment on peut s'acharner sur une victime qui n'est toujours pas sortie de l'hôpital. A l'instar de ce restaurateur qui a maladroitement décidé de porter plainte contre ce surfeur, s'attaquant ainsi a toute la communauté qui fait vivre son restaurant. C'est choisir la voie de la facilité et se mettre des oeillères concernant les vrais responsables de cette situation.

Cette attaque est survenue en pleine Zone de Protection Renforcée de la Réserve Marine Nationale de La Réunion. Les ZPR représentent la majorité des attaques mortelles de requins depuis 2006. Sur les 19 attaques survenues depuis 2006, 17 ont eues lieu au sein de la RMNR, 6 ont été mortelles, 9 ont eues lieu en plein coeur des ZPR dont 4 mortelles. Il est donc plus que primordial d'accentuer la sécurisation dans ces zones de protection renforcées.

En matière de sécurisation la mairie et les filets forment une première barrière protectrice et les engins de pêche (Drumlines, Palangre) viennent assurer une deuxième barrière protectrice. C'est cette deuxième barrière protectrice indispensable a la sécurité des usagers qui fait défaut à Boucan-Canot. Ce drame aurait alors pu être évité si ces engins de pêche avaient pu être installés.

En Mai dernier, le conseil scientifique consultatif de la RMNR, soutenu par plusieurs associations principalement métropolitaines, qui n'ont aucune connaissance de la problématique de la crise requin sur l'île, se sont vigoureusement opposés a l'installation de ces engins de sécurisation au sein même des ZPR qui représentent pourtant a elles seules 80% des attaques mortelles depuis 2006.

A l'heure où l'on s'éfforce de faire passer un prédateur pour une victime et une victime pour un coupable, il est plus facile de fustiger les vilains surfeurs que de se tourner vers les véritables responsables, tels que ces associations dîtes "environnementales" et ce conseil scientifique, qui n'intègre aucun spécialiste du requin en son sein. Ces deux structures s'opposent depuis le commencement de la crise requin a tout système de sécurisation (y compris les filets).

Les positions du conseil scientifique se fondent uniquement sur le dogme selon lequel les engins de pêche auraient un effet attractif sur les requins. Pourtant, en 2011, le programme CHARC ne s'est pas privé d'appâter et de pêcher les requins en pleine réserve marine. Marc Soria écartait toute inquiétude avec un argument aussi étrange que tautologique : "lorsque nous marquons un squale c'est que ce dernier est déjà présent à ce moment là (...) les palangres verticales ne présentent aucun risque et seuls les requins peuvent s'y prendre.” (Quotidien du 16 septembre 2011).

A cette époque, aucune interdiction de baignade n'était en vigueur, et les prédateurs marqués étaient tout bonnement relâchés devant les zones d'activités nautiques, sans que personne ne se pose de questions.
La crédibilité des scientifiques est remis en question, lorsque l'on sait que pas moins de 13 attaques ont eu lieu en 3 ans, bien avant le déploiement progressif de Cap Requin en 2014.

L'efficacité des engins de pêche dans la sécurisation des plages n'est plus a prouver depuis plus d'un demi siècle en Afrique de Sud et en Australie.

Il est évident aujourd'hui que la cohabitation est impossible avec les requins qui ont colonisé les mers aux dépens des variétés traditionnellement présentes en nombre à La Réunion — dont le requin pointe-blanche et le requin de récif, dévorés par les tigres et les bouledogues. Ces espèces invasives et parasitaires n'ont rien d'authentique, bien au contraire. La mer réunionnaise n'est pas "leur élément", comme on l'entend trop souvent dire. On aimerait d'ailleurs que les scientifiques s'attachent plus à rechercher les causes de l'apparition des requins bouledogues, amateurs d'eaux polluées, qu'à les protéger aux dépens des Réunionnais. Mais ces chercheurs ont-ils réellement envie de trouver ?

L'interdiction de l'accès à la mer est totalement absurde sur une île et la verbalisation ne fonctionne pas et ne fonctionnera jamais.
La pêche aux requins, et la pose d'engins appropriées sont les seules solutions à long terme. Parler à ce sujet d'un "massacre de requins" qui n'a jamais eu lieu et que personne ne désire est aussi obscène et inhumain que de porter plainte contre la victime d'une attaque, sans doute marquée pour la vie. Les Réunionnais pêchaient et mangeaient du requin dans le respect de leur écosystème bien longtemps avant qu'on ne décide, dans les bureaux, que leurs vies valaient moins que celles des squales.

Emmanuel Vial

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14 Commentaires
Rokin-du-web
Rokin-du-web
6 ans

"@Bluebell Merci de votre commentaire constructif a l'inverse de celui de Couillonisse qui n'a pour seul but que de troller et diffamer sur le web régulièrement." .... heu, et avec votre page Rokin la kour sur facebook vous faites mieux vous pensez ? Dénoncer, ça vous savez faire, mais sans proposition de solutions et de concertation constructive, vous restez LE troll dans cette histoire.

Emmanuel VIAL
Emmanuel VIAL
7 ans

@Bluebell Merci de votre commentaire constructif a l'inverse de celui de Couillonisse qui n'a pour seul but que de troller et diffamer sur le web régulièrement.

Je tiens a porter a votre connaissance qu'il y a deux études qui ont été réalisées par des scientifiques en matière de sécurisation des côtes Réunionnaises.

La première commandée par l'état date de 1997 : l'IFREMER "préconisait l'installation de drum lines, des bouées équipées de lignes et de gros hameçons en baie de St Paul",

Une autre étude plus complète commandée par la mairie de St Pierre et datant d'Octobre 2007 préconisait aussi la même méthode afin de sécuriser les usagers,

Bernard Séret (IRD) confirme lui même qu'une réserve marine et une zone de loisir sont incompatible et que la crise requin a La Réunion n'est pas écologique mais bien politique.

Marc Soria, a lui même reconnu l'efficacité des engins de pêche tout comme celui qui cherche a s'auto proclamer "spécialiste requin", j'ai nommé JB Galvès.

Cordialement

olive
olive
7 ans

votre argument tient la route.
Je trouve aussi que la société civile a perdu tout discernement.
et toute humanitée envers notre jeunesse quand elle fait une "erreur de jeunesse".
combien de moralisateurs fb transgressent LA regle quand ça les arrange...

cette jeune victime d'un accident effroyable et rarissime n'a pas besoin de notre morale à 2 balles pour se reconstruire...


le peuple de la réunion a besoin de bains de mer.

n'en déplaise à certains il faut sécuriser la zone balnéaire
pour les générations futures.
Une île sans la mer !!!

Millia
Millia
7 ans

L'humain est sûrement l'être le plus intelligent et le plus bête à la fois. La connerie humaine tient dans le fait de ne pas être en mesure de se remettre en question sur l'impact direct de notre mode de vie sur la prolifération des requins dans les eaux réunionnaises. De plus vous dites vous même que la verbalisation n'a servi et ne servira à rien ce qui prouve bien que les personnes qui entrent dans l'eau le font en toute conscience de cause. De quoi est coupable le requin au juste ? D'évoluer dans on milieu naturel et de chasser comme n'importe quel prédateur ? D'être attiré aussi près des côtes par simple volonté de nuire à l'homme ? Ne soyez pas stupide et remettez plutôt en question le comportement de l'homme dans cette histoire ^^ ... Bien sûr que non , il vaut toujours mieux trouver un coupable autre que soi même , c'est bien plus pratique comme ça n'est ce pas ? Quant au restaurateur qui a porté plainte, honte à lui de " surfer" ( sans mauvais jeu de mots) sur la vague médiatique. Je pense que ce jeune qui a été attaqué à déjà suffisamment de soucis à l'avenir .

Nsnf
Nsnf
7 ans

Mr vial y a un moment ou il faut arrêté de deresponsabiliser l'homme surtout sur cette dernière attaque avec un adulte plutot intelligent vu son cursus, il a grille un feu rouge et le paye très cher,personne ou assos ne lui ont mis un pistolet sur la tempe pour aller a l'eau ou l'excuse de qui jeune n'a jamais fait de conneries .

Seb
Seb
7 ans

La responsabilité reviens à celui qui met sa vie ne danger, point.
Il faut assumer ses actes, aller se baigner ou surfer lorsque les conditions sons favorables à une attaque est un acte irresponsable, après chacun fait ce qu'il veux, mais il faut assumer jusqu'au bout.

C'est déjà bien que des filets anti-requins soient mis ne place,sûrement dans un but touristique, si en plus il faut que la mairie,la région ou qui que ce soit soit responsable pour les faits et gestes de chacun!

Les politiciens ne devraient pas interdire de se baigner, juste dire "attention, danger, à vos risques , périls et responsabilités".

PS à l'auteur de l’article : En quoi la vie des inconscients voudraient-elle mieux que ceux des natifs de la mer?
Tuer lorsque l'on ne peux pas contrôler, quelle belle mentalité! :)

Couillonisse
Couillonisse
7 ans

Tiens tiens ... Le rédacteur de ce courrier sévit sur le site d'OPR quotidiennement en insultant et menaçant toutes les personnes qui osent prendre La Défense des animaux ou accuser l'irresponsabilité chronique des surfeurs ... Un courrier qui fait rire ... Quand on sait que pas de 6 attaques auraient pu être évitées si ces surfeurs avaient juste respecter les interdictions faites pour les protéger ... On remarquera qu'à aucun moment il ne parle des risques pris par ces amis : manque de courage, peur de prendre ses responsabilités ??? Le mal des surfeurs réunionnais en somme ...

Cactus
Cactus
7 ans

"Pourquoi tant de haine?". "Ne mélangeons pas tout", demande Lotus974. D'accord, application : les skieurs et les automobilistes ne font pas de manifestations hystériques, ne cassent pas les voitures de ceux qui ne sont pas d'accord avec eux, ne vomissent pas insultes et menaces sur les réseaux sociaux et dans la rue, ne déposent pas de cocktail Molotov dans l'enceinte des services de protection de l'environnement (comme cela a été fait à la Réserve), etc., ce pourquoi on trouve des circonstances atténuantes aux skieurs hors-piste et aux automobilistes bourrés. J'ai connu un temps où les surfeurs n'avaient pas mauvaise presse à La Réunion parce que le public les connaissaient mal et que leurs méthodes de délinquants violents ne s'appliquaient qu'entre eux, fonction des rivalités de groupuscules locaux sur les spots (attaques à la planche sur l'eau, baston sur la plage, insultes et menaces, etc.). Et il n'y avait pas de morts pour servir de prétexte à cette agressivité. Cette mentalité de délinquants qui s'estiment au-dessus de la loi est spécifique, non pas de tous les surfeurs de La Réunion, mais d'un petit groupe de malades qui exploitent un fond de commerce nécrologique pour défouler ses tendances naturelles. C'est ce groupe qui a réussi l'exploit de retourner la population réunionnaise contre les surfeurs. Quand on utilise des méthodes terroristes à la petite semaine tout en réclamant encore et toujours plus d'argent à la collectivité pour satisfaire un loisir envers et contre tout et tous, oui, on provoque un mépris et un rejet légitimes de la communauté. Il est en effet regrettable que la dernière victime, qui n'émarge apparemment pas aux petits clubs mafieux concernés (y inclus le comité des pêches et les chasseurs sous-marins) paye pour l'ensemble de l'oeuvre, mais son inconséquence est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Qui sème le vent récolte la tempête, et j'espère que les pouvoirs publics vont enfin réagir dans le bon sens en inculpant régulièrement les auteurs d'infractions, de menaces, de voies de fait et d'insultes. Quand leurs agissements coûteront de l'argent (ou une mise à l'ombre si récidive) aux braillards, on cessera vite d'entendre parler d'eux et ça fera des vacances à tout le monde.

Lotus974
Lotus974
7 ans

Où sont les responsabilités ? Le conseil d'Etat a dénoncé une interdiction d'accès à l'océan dans le temps depuis Juillet 2013. A ce jour, l'interdiction est pérenne. Le conseil d'Etat a recommandé la pêche dans la réserve marine afin de sécuriser les côtes. A ce jour, ce n'est pas le cas dans les zones telles que Boucan. Pourtant, le Préfet a autorisé la pêche dans cette zone début 2016. Suite à une plainte d'un collectif d'associations environnementales très soutenue par le conseil scientifique de la réserve marine, le TA a prononcé l'arrêt de cette pêche. Ce jeune a commis une erreur de jeunesse et vous le condamnez à la double peine... Aucun skieur hors piste n'a eu droit à un tel lynchage, aucun automobilistes bourrés non plus ... L'opinion leur trouve même parfois des circonstances atténuantes. Il faut donc se poser les bonnes questions. Pourquoi autant de haine envers les surfers ? Les victimes de la crise requin sont aussi des baigneurs, des kayakistes .... Pourquoi vouloir masquer le réel problème en pointant du doigt un bouc émissaire ? Tout simplement parce-que depuis le départ les décideurs n'ont pas pris la mesure du problème, voire ont été dans le déni, ont laissé pourrir la situation, n'ont pas eu le courage de prendre les décisions qui s'imposaient rapidement ... C'est ce qu'on appelle une gestion calamiteuse d'un problème de santé publique avec des impacts sur toute la société réunionnaise. Et pour rappel les mesures de préventions et de sécurité sont toutes prises en montagne, rien n'est laissé au hasard, aux pourrissement de situation, à la main des écolos car à ce jour toutes les stations seraient fermées !!! Votre exemple n'est donc tout simplement comparable à notre situation. Alors oui, ne mélangeons pas tout et essayons de réfléchir à des solutions plutôt que d'accabler ce jeune qui a payé très très cher sa mise à l'eau. Vous voudriez l'achever que vous ne vous y prendriez pas mieux ! Essayons aussi d'avoir de la compassion et de l'humanité si nous n'avons aucune piste de solution à proposer ! Le problème n'est pas là où vous le pensez....

Pvchatel
Pvchatel
7 ans

Non pardon, je viens de retrouver le rapport et la partie dont tu parles. Il est juste aberrant que tu ne montres que ce que tu veux montrer : "On peut s’attendre en toute certitude à des résultats scientifiques majeurs et à une application
des concepts d’indicateurs éco-éthologiques qui sera, eu égard aux dimensions du milieu étudié, une
première dans le domaine scientifique. Mais on escompte aussi des capacités prédictives. Il est
absolument certain que si ces résultats en termes de gouvernance n’apparaissaient pas, c’est que
l’aspect chaotique (dans le sens du chaos déterministe) du système interdit toute prédiction, et on pourra alors abandonner tout espoir de gestion du risque par analyse du milieu : il sera alors inutile
de tenter d’autres activités scientifiques."

Pvchatel
Pvchatel
7 ans

Bluebell, tu parles de ce préambule ? Si oui je l'ai lu et je ne vois marquer nul part ce que tu dis.

www.info-requin.re/IMG/pdf/Synthese_de_la_phase_I_du_programme_CHARC-1_cle097c1a.pdf

patoche69
patoche69
7 ans

Concernant cette attaque le drapeau rouge, danger requin et interdiction de se mettre à l'eau, était dressé sur la plage.
De plus les surfeurs avaient été prévenus par les MNS et rappelé à l'ordre.
Je pense qu'à un moment Il faut être responsable...
Il en va de même pour le skieur qui fait du hors piste alors que les conditions météo ne le permettent pas.
Soit on compte sur la responsabilité de chacun soit on choisit de faire fondre la neige en la tenant pour responsable des avalanches.
N'inversons pas le problème.

bluebell
bluebell
7 ans

Un rapport publié par l'IRD, sur l'évaluation du programme CHARC en 2012, fait par le spécialiste François Gerlotto, conclut ceci, après avoir approuvé la grande qualité du projet. Il s'agit de l'absence de prédictibilité des attaques. En fin du rapport:"Mais on escompte aussi des capacités prédictives. Il est
absolument certain que si ces résultats en termes de gouvernance n’apparaissaient pas, c’est que
l’aspect chaotique (dans le sens du chaos déterministe) du système interdit toute prédiction, et on pourra alors abandonner tout espoir de gestion du risque par analyse du milieu : il sera alors inutile
de tenter d’autres activités scientifiques."
Or l'étude n'a pas donné de réponse pour la gouvernance et la prédictibilité. Donc selon ce spécialiste de référence, un programme CHARC 2 est inutile.Vous devriez prendre connaissance de ce rapport.

pvchatel
pvchatel
7 ans

1- Mis à part une corrélation sans lien de causalité, rien ne n'étaye la responsabilité de la Réserve dans les attaques.

2- La nature (protectrice des Drumlines n'a jamais été prouvée (les hypothèses sont passées de l'effarouchement à la sécurisation par la régulation).

3- Bien avant les Drumlines, l'Afrique du Sud et l'Australie ont posé (et pose encore) des filets maillants qui "stérilisent" en masse les animaux de grandes tailles. Il n'est pas étonnant que ces deux pays connaissent peu d'attaques puisque les populations de requins locales ont été décimées.

4- Rien ne prouve que le Tigre et le Bouledogue sont responsables de la diminution du nombre de requins de récifs. Les causes sont plus vraisemblablement d'ordre anthropique.

5- Elles ne sont ni invasives (https://inpn.mnhn.fr/prog.../especes-exotiques-envahissantes) ni parasitaires (https://fr.wikipedia.org/wiki/Parasitisme). L'authenticité d'une espèce est une notion absurde car toutes espèces vivantes actuelles sont le fruits d'années d'évolution biologiques, géologiques, sismologiques, climatologiques, anthropiques et j'en passe.

6- L'Océan est leur élément. Si les conditions environnementales sont présentes pour permettre leur développement et leur reproduction, alors ils sont tout à fait adapter pour les côtes réunionnaises.

7- Si on leur donnait de quoi mener CHARC 2 et d'autres études sur l'écologie de ces populations, il est sûr qu'ils chercheraient à comprendre.

8- http://zinforequin.com/amour-aveugle-ocean-vagues/

9- "Only fishing save", ne fais pas rire. On en sait pas combien de requin il faut pêcher pour à la fois sécuriser les lieux d'activités (et pour combien de plages, combien de pratiquants, sur quelle période) et le tout sans impacter des populations de prédateurs primordiaux pour l'écosystème côtier.
Les Drumlines n'ont pas fait retourner les gens dans l'eau, les filets si.