Ils dénoncent la nouvelle gouvernance de l'opérateur

Social : 55 % des salariés de SFR à La Réunion débrayent

  • Publié le 19 mai 2015 à 15:34

Un débrayage des salariés de l'entreprise SFR a eu lieu ce mardi matin 19 mai 2015 à Saint-Denis, à Saint-Pierre et au Port. Environ 55% du personnel se sont mobilisés en vue de faire entendre leurs revendications. Les salariés souhaitent dénoncer la nouvelle gouvernance de SRR Réunion et Mayotte depuis le rachat de l'opérateur par le groupe Altice-Numéricable. Ils exigent une augmentation de salaire ainsi qu'une diminution de la charge de travail.

Les syndicats CFDT S3C, l'UNSA et la CGT font suite à l’appel lancé par les représentants syndicaux nationaux, qui ont annoncé une grève ce mardi pour "dire non aux méthodes de la nouvelle direction qui met en péril le capital humain de l’entreprise et hypothèque l’avenir de l’entreprise elle-même". Mais également dénoncer l’absence de dialogue social et "exiger le respect de l’accord de garantie de l’emploi et des statuts".

Jean-François Maoulida, délégué syndical CFDT à SFR, a déploré une gouvernance "à l’ancienne méthode du type Outremer Télécom". En effet, "les dirigeants n’ont pas repris les rennes de l’entreprise, car on est dirigé par l’ancien staff d’Outremer Télécom, avec une culture de l’entreprise qui n’est pas du tout la même", a expliqué ce dernier.  

Le syndicaliste a dénoncé l’absence de dialogue social : "on avait établi un vrai dialogue social, et une prise en compte des relations humaines et de l’humain. On participait au projet et aux stratégies.", Mais désormais "on sent une volonté de l’entreprise de faire route seule et de ne plus prendre avis auprès des instances représentatives", a-t-il précisé.

"Lors de la NAO (négociation annuelle obligatoire) de février dernier on a eu 0% d’augmentation des salaires. On n’est pas d’accord", proteste Didier Bernard, délégué syndical de la CGT. Suite à "l’arrêt des prestataires", les salariés auraient une "surcharge de travail d’environ 25%" selon le représentant du personnel. Une situation qu’il déplore.

"3 mois que notre directeur général adjoint, Yann de Price, est en congé maladie"

A Saint-Denis, au Chaudron, 3 syndicats (l’UNSA, la CFDT, et la CGT) se sont réunis en face des locaux de l’entreprise SFR. "La directrice des ressources humaines ne s’est pas déplacée, elle aurait quand pu faire un effort", regrette le syndicaliste de la CGT.

Les trois syndicats réunionnais et mahorais déplorent les "dérives d’une direction plus prompte à des effets d’annonces par voie de presse qu’au dialogue social interne avec le personnel et ses représentants" ainsi que "l’absence de partage sur le devenir de l’entreprise à moyen et long terme".

Une " direction qui ne soucierait pas assez de ses employés ". Aslam Sadar, délégué syndical de l’Unsa constate : "Cela fait 3 mois que notre directeur général adjoint, Yann de Price, est en congé maladie alors qu’il fait partie de l’entreprise depuis 6 mois seulement. Quant à notre directeur général Jean-Michel Hégésippe, il communique avec nous par la presse ; le dialogue social est assez rompu."

Pour rappel, le groupe SFR a été racheté par Numéricable en 2014. "Notre directeur général est venu sur l’île uniquement lors du rachat" relate Lyse-May Siconine, une syndicaliste. Le prochain comité d’entreprise aura lieu le 28 mai 2015. L'occasion de "remettre les revendications sur le tapis" selon Didier Bernard.

www.ipreunion.com

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2 Commentaires
SMILE
SMILE
8 ans

DEBRAYAGE ALORS QU'IL FAUDRAIT PASSER LA 1ère !

Certains syndicats ont appelé à débrayer aujourd'hui.

Mais que faut-il penser de ce mouvement ?

* alors que la direction semble prendre conscience de ses erreurs et introduit un projet prioritaire sur la dimension humaine dans l’entreprise. Elle reconnaît de ce fait ce que nous avons toujours dit, à savoir que la transformation tant annoncée ne pourra se faire sans la totale adhésion des salariés.

* alors que les représentants du personnel ont accepté de rendre un avis sur les orientations stratégiques et pourtant la direction n'avait produit aucune donnée économique

* alors que les représentants du personnel ont cautionné les méthodes de la nouvelle direction en acceptant le découpage par projet de la transformation de l’entreprise

* alors que les représentants du personnel accompagnent la transformation depuis des mois au pas de course et n'obtiennent pourtant rien dans les différentes négociations avec la direction !?

SMILE, qui a toujours prôné l’unité syndicale, ne peut que regretter cette posture et cette division. Pourquoi tous les syndicats n’ont-ils pas été sollicités dès la naissance de ce mouvement de contestation ?
Aujourd'hui le partage des priorités se fait entre l’unique obsession électorale des organisations syndicales et celle de la direction sur ses résultats financiers quelle que soit la méthode.

Nous sommes bien obligés de constater que tout cela relève plus d’une mascarade que d’une réelle volonté de défendre l’intérêt de l’entreprise et de ses salariés.
Différentes organisations syndicales participant pourtant aux négociations ne font qu'un constat de ce qu'il fallait obtenir. Quel aveux d'impuissance face à la direction !
Tout le monde a, semble-t-il, tout demandé et dès que la direction propose quelque chose chaque organisation syndicale revendique la paternité de "l'avantage" obtenu.

Ne faut-il pas, au contraire, mettre tout le monde face à ses responsabilités, et que les syndicats obtiennent, via un véritable accord collectif, des preuves de la direction (voir lettre SMILE N°5) afin que sa prise de conscience ne soit pas qu’un vain mot ?
Nous allons, d'ailleurs, pouvoir en juger très rapidement car la direction nous présente au CE du 21 mai son projet social « Les femmes et les hommes au cœur du projet ».

Nous ne cesserons de le répéter : le principal objectif d'un syndicat doit être l’intérêt du salarié. Chez SMILE, c'est notre fil conducteur, pour chaque action ou décision.
Voilà pourquoi SMILE ne se joint pas à ce mouvement même si nous partageons malheureusement une bonne partie des constats.

http://smile-sfr.fr/smile.html

CHABAN
CHABAN
8 ans

..... par l’ancien staff d’Outremer Télécom,......

Je vais attendre un peu sinon, Courage fuyons