Certains chantiers pourraient être à l'arrêt

Grève des transporteurs de béton : les négociations reprennent avec Lafarge-Holcim

  • Publié le 19 août 2015 à 12:27

Débutée il y a deux jours, la grève des transporteurs de béton continue ce 19 août 2015. L'accord trouvé en mai dernier entre la FNTR (Fédération nationale des transports routiers) et le groupe Lafarge-Holcim sur le minimum garanti n'aurait pas été respecté. Le protocole, qui aurait dû être officialisé le 12 août dernier, n'a toujours pas été signé. Alors que de nouvelles négociations sont prévues avec les cimentiers ce mercredi après-midi, les chantiers de l'île craignent d'être à l'arrêt, faute de béton.

Lafarge, Holcim, la FRBTP (Fédération réunionnaise du BTP) et la FNTR (Fédération nationale des transports routiers) devaient se retrouver mercredi dernier à la préfecture de La Réunion pour signer officiellement le protocole "Béton prêt à l'emploi". Pour les transporteurs de béton, cette signature du BPE devait mettre fin "à plus de vingt ans d'injustice envers la profession."

L'accord avait été trouvé en mai dernier après une grève de quelques jours des chauffeurs de camions-toupies qui avaient mené de nombreuses actions coup de poing, bloquant notamment les chantiers de la Nouvelle route du littoral. Les discussions entre les transporteurs et les cimentiers avaient finalement abouti sur six revendications majeures, dont l'application d'un minimum garanti de 340 euros par jour de travail.

Mais trois mois plus tard, les engagements pris n'auraient pas été respectés. Le protocole n'a toujours pas été signé à la préfecture, ce qui a poussé les transporteurs de béton à redémarrer la grève depuis ce lundi 17 août. Du coup, ce mercredi, les chantiers de l'île du groupe Lafarge-Holcim ne sont plus approvisionnés en béton ce qui pousse certains ouvriers à être en chômage technique.

"Tant que ce n'est pas sûr comme du béton, on ne lèvera pas la grève"

"Il faut clarifier une bonne fois pour toute les modalités de facturation du minimum garanti qui posait problème. Les transporteurs ont bien compris ce qu'est le minimum garanti, mais les donneurs d'ordres ont créé le flou total sur le terrain pour tromper et amener des divergences qui sèment le trouble", dénonce Jean-Bernard Caroupaye, président de la FNTR à La Réunion.

Une proposition a été faite aux cimentiers. Cette dernière doit être négocier et mise à l'écrit. Dans le cas contraire, le mouvement de grève pourrait se poursuivre. "Plus une goutte de béton ne coule au niveau des centrales à béton de Lafarge-Holcim et de ses sous-traitants. Les autres centrales de La Réunion ne sont pas touchées car elles ne sont pas responsables de ce qui arrive", indique le représentant des transporteurs.

Les centrales à béton qui ne sont pas concernées par la mobilisation des chauffeurs de campions-toupies ne devront toutefois pas livrer les clients de la multinationale qui a fusionné le 15 juillet dernier. "Elles jouent le jeu pour le moment. […] On les a mis en garde", prévient Jean-Bernard Caroupaye, qui espère trouver un accord dès ce mercredi après-midi.

Cependant, les transporteurs de béton assurent qu'ils seront très vigilants sur ces nouvelles négociations qui seront menées. "Tant que ce n'est pas sûr comme du béton, on ne lèvera pas la grève. La dernière fois, toutes les centrales de l'île étaient bouchées. On nous a promis des choses, on a levé le barrage et on a repris le travail. Aujourd'hui, les transporteurs se sentent trahis. Donc, on prend toutes nos précautions. Mieux vaut prévenir que guérir", souligne le président de la FNTR.

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