Automobiles Réunion (Renault)

Négociations annuelles obligatoires : les salariés augmentés de 0,7%, "un échec" pour les syndicats

  • Publié le 24 juin 2016 à 05:05

Les négociations annuelles obligatoires au sein d'Automobiles Réunion (Renault) ont échoué, tant pour la CGTR que pour la CFDT. A l'issue les NAO, les salariés n'obtiennent que 0,7% d'augmentation de salaire, alors que les revendications se voulaient prometteuses. Les négociations, clôturées depuis ce mercredi 22 juin 2016, laissent par ailleurs, les deux syndicats les plus importants de l'entreprise en conflit. (Photo d'archives)

"Rien du tout", c'est ce qui reste des six réunions organisées dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO) d'Automobiles Réunion (Renault). Pour autant, les revendications de la CGTR et de la CFDT se voulaient prometteuses quant aux retombées pour les salariés.

"Au départ, nous avons rencontré Rodolphe Hayot, le directeur général du groupe GHB (Groupe Bernard Hayot, propriétaire d'Automobiles Réunion ndlr) qui était en visite à La Réunion. Nous voulions le voir pour mettre plus de force dans notre préparation avant d'aller aux NAO, pour avoir un bon dialogue" explique le délégué syndical de la CFDT Michael Corré qui précise "que M. Hayot a estimé que cela les négociations ne le concernaient pas" et le dialogue a finalement échoué.

Automobiles Réunion Sud s'est rallié depuis janvier dernier à l'entreprise du Nord (comprenant maintenant Renault Saint-Pierre, Saint-Paul, Le Port et Saint-Denis), tout comme les organisations syndicales qui négocient maintenant pour le groupe entier.

Du côté des plate-formes de négociation, la CFDT demandait " une hausse de 4% des salaires, une meilleure répartition entre les salariés, l'Etat et les actionnaires, des richesses de l'entreprise, l'augmentation du ticket restaurant et la mise en place d'un accord d'intéressement. "Actuellement il n'existe que des prime de rendement et de productivité qui ne profitent pas à tous les salariés, comme les agents administratifs" souligne Michael Corré.

Une fois autour de la table, la CGTR demandait quant à elle une augmentation salariale de 100 euros brut et un ticket restaurant à 6,5 euros contre 5 euros actuellement. "La direction voulait partir sur 0,4% d'augmentation, on a refusé directement puisque 0,7% avaient été négociés pour l'intégralité du groupe GBH, on ne pouvait pas aller en dessous de ça" estime alors Jean-Marie Malbrouck, délégué syndical de la CGTR auto-moto. Du côté de la CFDT, même réflexion : "nous avons voulu poser une dernière proposition : 1,5% d'augmentation, en laissant tomber la répartition des richesses" selon Michael Corré, ce qui n'a pas plu à la CGTR. "On aurait pu perdre ces 0,7% d'augmentation. La direction avait dis non à tout dès les premières réunions, on ne pouvait pas revenir dessus" ajoute Jean-Marie Malbrouck.

Au final, ce sera 0,7% d'augmentation pour les salariés d'Automobiles Réunion, que les organisations syndicales ne peuvent qu'approuver. "Pour nous, la direction refuse le dialogue social, puisqu'à l'annonce des 0,7%, les négociations étaient déjà clôturées" regrette le délégué CFDT.

Pour autant, la CGTR n'a signé aucun accord, bien que Jean-Marie Malbrouck précise la validation de cette augmentation. "J'ai demandé à la direction plusieurs fois, ils m'ont certifié qu'elle serait appliquée, que l'on signe ou pas" ajoute t-il.

A la question d'un débrayage potentiel, les deux organisations se rejoignent et estiment qu'une grève "n'aurait servie à rien, sauf à perdre de l'argent" selon la CGTR. "La direction nous a dit qu'elle pouvait tenir un mois, pas nous" conclut alors Michael Corré.

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1 Commentaires
Sissi974
Sissi974
7 ans

Que faire quand des salariés demandent un juste retour de leur travail dans l'entreprise qui assure plus la prospérité des dirigeants et actionnaires que leur pouvoir d'achat ! Le droit de grève c'est peut-être une solution mais peu sure. c'est dans la durée que ça pose problème ! et les conséquences financières pour les deux parties ! A quand l'évolution des mentalités par une communication sur la réalité de chacune des responsabilités, à valoriser avec des accords justes et profitables pour tous ? Humain éveillez-vous !