"Larg pas lékol" : c'est le slogan de cette semaine de la persévérance scolaire, qui se tient du lundi 5 au samedi 10 décembre 2016. En 2015, 3 882 jeunes réunionnais âgés de 16 à 25 ans ont quitté le système scolaire sans diplôme. La majorité d'entre eux étaient scolarisés dans la voie professionnelle. Cette semaine a pour ambition d'encourager le retour en formation et de mobiliser la communauté éducative autour des jeunes en situation de décrochage.
"Cette année, trop de jeunes de 16 à 18 ans quittent l'école sans diplôme ni qualification" déplore l'académie de La Réunion. Ce sont des "décrocheurs". Le terme désigne les jeunes de 16 à 25 ans qui quittent "le sustème de formation initiale (...) sans avoir obtenu un diplôme national, une certification ou un titre professionnel" ou "un baccalauréat général".
Un phénomène particulièrement marqué sur l'île, qui a un "taux de décrochage deux à trois plus élevé que la moyenne nationale". Différentes causes peuvent l'expliquer. Le caractère récent de la scolarisation pour tous les élèves jusqu'à 16 ans, par exemple : elle a été appliquée en 1996 contre la fin des années 60 pour la Métropole. 10 % des élèves sont également en "très grande difficulté scolaire" et la faiblesse des perspectives d'emploi sur le territoire touche "même les plus diplômés".
Dans ce cadre, la semaine de la persévérance scolaire organise animations et échanges. Pour démontrer que "le décrochage scolaire n'est pas une fatalité". L'occasion également de renforcer le lien entre les acteurs de l'éducation nationale et les jeunes : ce qui peut potentiellement impacter la motivation et l'intérêt pour l'école.
Cette manifestation survient alors que les conseils de classe du premier trimestre s'achèvent. Une période propice à la valorisation du "travail mené tout au long de l'année en matière de lutte contre le décrochage". La semaine compte aussi mobiliser les parents pour attirer leur attention sur l'accompagnement à la persévérance scolaire.
En 2015, sur les 3 882 jeunes décrocheurs, 61,9 % étaient scolarisés dans la voie professionnelle. 42,4 % ont décroché l'année du diplôme, soit après échec à l'examen ou départ au cours de l'année de terminale. Le chiffre tend néanmoins à s'amoindrir au fil des années : en 2012, ils étaient 5 885.
Quant au retour à la formation, il a concerné 725 jeunes l'année dernière. Après avoir accepté un accompagnement, ils ont été reçus pour des entretiens personnalisés avec des personnels des Cio et de la mission de lutte pour le décrochage scolaire.
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