Préavis de grève du syndicat Unsa à partir de demain

La grève coûtera "700 à 800 000 euros par jour"

  • Publié le 1 janvier 2017 à 17:56

2017 devrait bien démarrer avec une grève pour la compagnie réunionnaise Air Austral. Depuis le dépôt d'un préavis de grève par le syndicat du personnel navigant commercial UNSA, le 27 décembre dernier, direction et syndicat ne sont pas parvenus à trouver un accord. Ce dimanche 1er janvier 2017, la direction d'Air Austral était réunie au siège de la compagnie pour faire état des mesures prises pour permettre l'acheminement de tous les passagers.

Ce dimanche 1er janvier, l'objectif premier de la direction d'Air Austral était clair : RAS.SU.RER. "Tous les passagers pourront être transportés", martèle Marie Joseph Malé, PDG d'Air Austral. La compagnie réunionnaise se prépare à faire face à une mobilisation importante de son personnel navigant, qui a répondu à l'appel du syndicat Unsa. Ils seraient au moins 150 en grève sur 375 PNC employés par la compagnie.

Néanmoins, sur "150 grévistes déclarés au matin du 1er janvier, plus de la moitié n’était pas initialement engagée sur le planning des vols", insiste la direction.

 

 

Le programme détaillé des vols a été donné par la compagnie ce samedi 31 décembre (retrouver l'intégralité du programme ici), et la direction invite les passagers à privilégier le site Internet d'Air Austral, où la mise à jour est faite en temps réel, pour s'informer.

4 avions affrétés

Pour s'assurer que tous ses passagers arrivent à bon port, avec le moins de changement d'horaires possible, Air Austral a fait le choix d'affréter 4 avions des compagnies Hi Fly et Vamos. Ces appareils opéreront essentiellement les rotations Paris/Réunion, explique la compagnie

 

 

700 à 800 000 euros de pertes par jour

Evidemment, ces mesures ont un coût pour la compagnie, estimé à 700 à 800 000 euros par jour. Soit près d'un million et demi d'euros pour les deux jours de grève auxquels la compagnie s'attend déjà à faire face.

 

 

Les négociations au point mort

Ce dimanche, à la veille du conflit, Marie Joseph Malé disait toujours espérer "un sursaut" de la part du syndicat. Depuis le dépôt du préavis de grève, la compagnie tient le même discours: les demandes de l'Unsa sont "déraisonnables".

En face, le syndicat affiche son ras-le-bol et regrette que 5 jours après le dépôt de préavis, la direction reste inflexible. "On essaye de nous faire passer pour des enfants gâtés mais la vérité, c'est que les conditions de travail se sont vraiment dégradées. Le gros problème depuis un an et demi, c'est le planning. Ceux qui font nos plannings ont notre vie entre leur main, témoigne un PNC qui sera en grève demain. Depuis plusieurs mois, les discussions n'avancent pas, on a le sentiment que la direction essaye de gagner du temps, mais qu'au final, elle ne lâche rien. En 2015, la grève n'a pas eu lieu parce qu'on a cru aux promesses de la direction, mais cette fois, on attend de vraies avancées".

La direction confirme que "les plannings sont devenus instables", et assure comprendre que des "irritants" aient pu affecter les conditions de travail des hôtesses et stewards de la compagnie, notamment depuis l'arrivée des Boeing 787 en début d'année,

Néanmoins, la direction n'en démord pas: deux des principales revendications du syndicat - la titularisation de 35 PNC en CDD et l'augmentation des effectifs par vol -ne sont ni utiles ni viables économiquement.

 

La compagnie prétend ainsi qu'en terme d'effectifs sur les vols, elle est toujours au dessus des dispositions réglementaires et même des standards d'autres compagnies. "Le problème, c'est que ces chiffres ne veulent rien dire. On est peut-être plus nombreux, mais on nous demande de faire bien plus de tâches que le personnel d'autres compagnies, ce n'est pas tenable", répond un gréviste.

Concernant les titualisations, la direction affirme que le recours au CDD est quelque chose de "propre à ce métier", soutenant qu'il n'y a de travail pour eux que 7 mois par an et que la compagnie ne pourrait pas "supporter le surcoût de leur titularisation en basse saison". Certains d'entre eux collaborent régulièrement avec la compagnie depuis cinq ans, mais, "en cumulé, ils n'ont travaillé que deux ans", illustre Patrick Boss, directeur de crise.

Des revendications chiffrées à 3,5 millions d'euros

"Nous avons chiffré ce que leurs revendications coûteraient à la compagnie et nous arrivons à 3,5 millions d'euros", détaille Marie Joseph Malé. Pour le président, c'est la compétitivité prix de la compagnie, souvent jugée trop chère, qui est en jeu, selon le PDG, même si répercuté sur le million de passagers transportés chaque année, le coût par billet serait de 3,5 euros.

 

 

 

 


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